Pour le gibier à plume, l’évènement pour les chasseurs, est cette année la réouverture en Haute Savoie, de la chasse à la Perdrix Bartavelle (Alectoris graeca) interdite en 1974 en raison d’une baisse importante des populations. La bartavelle est un oiseau des régions méridionales, dont la limite d’implantation septentrionale se trouve en Haute Savoie. Les chasseurs ont maintenu des comptages et les populations sont remontées. L’absence de chasse, mais peut-être le réchaufffement climatique peuvent expliquer, le regain qui autorise les chasseurs à tirer 16 oiseaux cet oiseau, explique M.Coursat, technicien de la Fédération de Savoie.
En Savoie aussi, la situation de la Bartavelle, avec une reproduction moyenne , permet l’attribution de 100 oiseaux, alors que les premières attributions ont lieu pour le Tétras lyre. Mais en Haute Savoie, pour la deuxième année consécutive, le tétras-lyre, est dans une situation qui impose la prudence. Après une reproduction catastrophique en 2007, les chasseurs attendaient une saison florissante, mais cela ne sera pas le cas, malgré quelques disparités d’un secteur à l’autre. Les chasseurs s’imposeront des prélèvements limités pour ne pas hypothéquer un peu plus l’avenir de cet oiseau.
Lagopède
Pour le lagopède, en Savoie 77 oiseaux sont attribués, mais il y a une inquiétude et des interrogations en raison de la reproduction médiocre. Des défenseurs de l’environnement souhaitent une fermeture mais les chasseurs mettent en avant la nécessité de recueillir des données avant de décider un moratoire. En Haute Savoie, la chasse au lagopède sera fermée cette année pour cause de mauvaise reproduction. La prudence s’impose car il faut rappeler qu’une espèce a disparu des Alpes depuis plusieurs années, le Grand Tétras.
Question sur le réchauffement climatique
Dans les autres départements, dans les secteurs de plaine, les fédérations de chasseurs confirment les mêmes constats sur les effets de la météo, et sur les conséquences possibles du réchauffement climatique. Le printemps pluvieux a noyé les couvaisons. « On attend la migration automnale » explique M. Rousset, directeur de la Fédération des Chasseurs de l’Ain. Dans l’Ain, ce qui est rassurant pour les chasseurs, les populations de ramiers sont importantes en raison des cultures de tournesol. Les palombes ralentissent leur migration et une bonne partie sont présentes tout l’année, signe de l’évolution climatique
Dans le Rhône, la perdrix grise dont l’aire de répartition est située en limite sud pour la région, est en forte régression. La Perdrix rouge par contre tire son épingle du jeu , peu_être en raison des évolutions climatiques. Dans le Rhône, le colvert comme pour la palombe hivernent aussi plus souvent.
Par ailleurs, les fédérations de chasseurs poursuivent leurs actions en faveur de populatons plus naturelles. «Dans le Rhône, le Faisan a trop longtemps souffert de la modernisation de ses techniques d’élevage. Pour reconquérir des populations naturelles, un travail important sur le territoire doit être réalisé en terme d’agrainage, de cultures, de couverts et de limitation des prédateurs. Plusieurs associations testent actuellement le principe de la volière anglaise, sur un secteur mis en réserve, des jeunes faisans sont lâchés en grand nombre afin qu’ils puissent progressivement coloniser les biotopes proches du site non chassé” explique le dossier de la Fédération des Chasseurs du Rhône.