Le chauffage au bois s’est développé aussi dans le département du Rhône, un département très urbain, mais aussi un département très boisé, proche aussi de gisements de bois énergie de la région. Les déchets de bois (palettes) alimentent des chaufferies de grande taille réalisées par des collectivités (La Duchère, Vénissieux). Les particuliers qui exploitent des installations de chauffage plus petites, moins bien équipées en filtres, doivent s’alimenter en bois très propres : bois bûche, plaquettes, et surtout granulés.
L’alimentation en granulés est aujourd’hui assez complète, avec une quinzaine de distributeurs capables de fournir la clientèle installée dans le Grand Lyon. Les consommateurs peuvent se fournir aussi dans des points de vente en grandes surfaces, en granulés livré en sacs de 15 à20 kilos. Les prix sont aussi alors très variables.
Le bois n’est en effet pas un produit standard, à l’inverse d’autres sources d’énergie, livrées par des réseaux ou par citerne. ” Le bois, c’est avant tout de la main d’oeuvre, du transport et du stockage” rappelle Hubert Pinard, gérant de la Centrale Bois, une entreprise dont le siège est situé à Fleurieu sur l’Arbresle, dans l’ouest lyonnais. Pour être cohérent, il faut se faire livrer par un distributeur qui ne soit pas trop éloigné, distant d’une vingtaine de kilomètres. Lui-même doit être approvisionné de bois aussi proches que possible.
La qualité du combustible est aussi primordiale. Le bois doit être propre, ne pas comporter de sciure, de déchets. Il ne doit pas être humide, ce qui suppose un long temps de séchage, une étape de la production qui coûte mais qui est un gage de qualité. Il faut aussi choisir des essences qui tiennent bien au feu, c’est à dire qui sont assez denses, assez lourdes pour offrir de la matière à la combustion.
Qualité des installations
Importante estaussi la qualité des installations. Les cheminées, les foyers ouverts, les inserts ne sont pas les solutions les plus efficaces même s’ils représentent encore 60% du bois énergie consommés dans le département. Car c’est le bois le moins cher. C’est aussi dans les chemines ou inserts qu’on continue à brûler encore trop souvent des bois pollués comme des déchets de palettes qui ont pu être pollués par l’imprégnation de produits dangereux.
Chaudières : des arrêtés enfin parus.
Un chauffage de qualité suppose enfin une bonne combustion avec l’utilisation d’un matériel très bien entretenu. Le Journal officiel du 31 octobre a publié deux arrêtés concernant l’entretien des chaudières. Un arrêt concerne les chaudières de 4 à 400 kilo watts, l’autre les chaudières de 400 kW à 2 Mégawatt. Ces textes détaillent les modalités d’évaluation des rendements et de la pollution atmosphérique. Ils précisent aussi les obligations de l’installateur qui devra livrer une attestation d’entretien dans un délai de quinze jours suivant sa visite. Il vaut mieux se faire remettre cette attestation au moment de la visite elle-même.
Les contrôles semblent être encore insuffisants, mais surtout ils ne sont pas toujours bien réalisés. En effet un salarié d’une entreprise elle-même qualifiée, peut ne pas posséder les compétences requises. La qualité des contrôles peut laisser à désirer, donc celle des rendements, du fonctionnement. Les chauffages au bois peuvent donc dégager des quantités importantes de CO2, mais aussi de poussières. Le chauffage au bois n’est alors ni le plus propre, ni le plus économique.
Pour en savoir plus Agence Locale de l’Energie du Grand Lyon
ITEBE (Institut des bioénergies, association spécialisée dans la promotion du bois énergie): www.itebe.org
Guide ADEME “le chauffage au bois”, ref.6196 / disponible à l’ALE et téléchargeable sur le site de l’ADEME : http://www.ademe.fr/particuliers/Fiches/chauffage bois/index.html
« Se chauffer au bois » Co-éditeur : ADEME / Editions Eyrolles / Réf. : 6112 / Novembre 2006 – 80 pages. Prix : 12 € (à commander sur le site de l’ADEME, rubrique médiathèque/publications ADEME).Disponible en consultation à l’ALE.
« Poêle, inserts et autres chauffages au bois », éditions Terre Vivante. 102 pages, Prix 12,65 €. Disponible en consultation à l’ALE.
Les particuliers peuvent bénéficier d’aides financières concernant l’installation d’une chaudière individuelle automatique au bois :
Un crédit d’impôt de l’Etat de 40% appliqué sur le matériel, une TVA à 5,5% en logement ancien et des aides de l’ANAH sur conditions de revenus (voir fiche « mesures fiscales »),
Une subvention régionale de Rhône-Alpes, soumise à condition de ressources et appliquée en priorité sur la pose des équipements (voir suite),
Une subvention départementale du Rhône pour la première livraison de combustible (voir pages suivantes), pour les résidences principales existantes,
Une subvention de certaines communes.
