L’industrie chimique a subi la détérioration brutale de son environnement au cours du 4ème trimestre 2008, ont expliqué ce vendredi les responsables du secteur, lors d’une conférence de presse régionale à Lyon. L’accélération et la propagation de la crise, les difficultés des secteurs clients –automobile, construction, sidérurgie, textile, services– ont « entraîné une dégradation d’une ampleur inattendue et exceptionnelle des perspectives de production en fin d’année » En moyenne annuelle, la production a reculé de 2,9 % en volume par rapport à 2007. C’est le plus fort repli depuis dix ans.
Le secteur le plus affecté a été celui de la chimie de base (- 23 % au dernier trimestre par rapport au précédent), des secteurs plus en aval de la filière ont également été impactés, en particulier les spécialités chimiques en amont des marchés récessifs (automobile, construction, bâtiment, …) Les activités présentes sur des marchés encore résistants tels que l’aéronautique, l’électronique, la pharmacie ou la phytopharmacie se sont mieux comporté. La balance du commerce extérieur régional est restée largement excédentaire.
Les premiers mois de 2009 ont connu une accentuation de la tendance avec un recul de 30 % au premier trimestre 2009 par rapport à la même période en 2008. La baisse pour le premier semestre pourrait s’établir à 20 % avec un recul de 7 % au global sur 2009. Les entreprises devraient décider un recul des investissements qui pourrait être d’au moins 30%, ce qui risque de pénaliser une compétitivité française déjà affaiblie. Le secteur investit chaque année environ 500 millions.
Sauvegarder les compétences
Pour l’Union des Industries Chimiques de Rhône-Alpes la priorité est de « sauvegarder les compétences et les emplois ». Jusqu’à présent les entreprises ont multiplié les mesures alternatives aux licenciements économiques : congés, RTT, aménagement du temps de travail, mobilité interne, prêt de personnel, arrêt des contrats d’intérim, non remplacement des départs…Le secteur dispose d’un régime de chômage partiel qui assure aux salariés jusqu’à 90 % de leur rémunération nette. La branche étudie avec les pouvoirs publics et les partenaires sociaux les possibilités de formations comme mesure complémentaire au chômage partiel.
Reconstruction du centre de formation
L’Union des Industries Chimiques Rhône-Alpes a décidé avec les industriels de la chimie de s’associer à la reconstruction du centre de formation INTERFORA de Saint- Fons. Le centre est un Centre de formation d’apprentis de branche qui forme 450 élèves du BEP au diplôme d’ingénieur et 8000 stagiaires par an en formation continue.