La France progresse dans le classement du Conseil mondial de l’énergie, selon les trois critères de la sécurité énergétique, de l’équité énergétique et de la durabilité environnementale. La Suisse conserve la première place alors que la plupart des pays d’Afrique subissent encore de graves retards.
Le Conseil mondial de l’énergie a publié pour la dixième fois son classement Trilemme de l’énergie, qui classe les pays en fonction de leur performance énergétique. La place de chaque pays est la synthèse de ses performances selon trois critères : la sécurité énergétique, l’équité énergétique et la durabilité environnementale.
La sécurité énergétique, rappelle Jean Eudes Moncomble, secrétaire général du Conseil français de l’énergie, représente la capacité d’un pays à produire de l’énergie en quantité suffisante. L’équité caractérise les pays en fonction de leur capacité à propose une énergie accessible au plus grand nombre. C’est le cas de pays importants producteurs d’énergie, mais aussi de pays à fort PIB par tête, bien raccordés à des sources de production, comme certains pays du Golfe persique. La durabilité enfin caractérise les systèmes énergétiques des pays qui ont engagé des fortes politiques pour décarboner leur énergie. Un système énergétique durable est en particulier un système qui prend en compte les contraintes du changement climatique et adapte sa production en réduisant ses émissions carbone.
La Suisse en tête
La Suisse arrive en tête du classement mondial, devant la Suède et le Danemark. La Confédération obtient la note de 71 sur 100 pour la sécurité en raison de sa forte production hydroélectrique. Elle obtient 95 sur 100 pour l’équité. Enfin elle obtient 82 sur 100 pour la durabilité, toujours en raison de sa production hydroélectrique, mais aussi par ses engagements de réduction de la consommation et par le développement des énergies renouvelables.
La Suisse devance la Suède, le Danemark, l’Autriche et la Finlande qui disposent aussi d’énergie abondante, affichent une équité reconnue et une durabilité certaine. La France arrive en cinquième position ex-aequo avec le Royaume-Uni, très engagé dans les énergies renouvelables (éolien).
Mais le classement du Conseil mondial de l’énergie braque aussi son projecteur sur les pays qui affichent les plus forts progrès. Le Cambodge, le Myanmar (Birmanie), le Kenya, le Bengladesh, le Honduras, progressent fortement, comme le Ghana, le Nicaragua, l’Éthiopie, le Tadjikistan et la Mongolie.
Des pays peinent à progresser sur les trois critères de la production d’énergie adaptée aux besoins globaux, sur le critère de l’équité et sur le critère de la durabilité. C’est le cas notamment de pays d’Afrique qui occupent la majorité des vingt dernières places du classement. Congo, Bénin, Niger : trois pays d’Afrique francophone occupent les trois dernières places. Ce n’est pourtant pas faute de disposer de ressources énergétiques : le Congo est en effet un important producteur de pétrole alors que le Niger est producteur d’uranium…