L’acide sulfurique des éruptions volcaniques atteignant la stratosphère, qui ont un impact sur le climat de la Terre, permet de distinguer ces phénomènes des éruptions troposphériques à l’impact plus local. Joël Savarino et Robert Delmas, du Laboratoire de Glaciologie et de Géophysique de l’Environnement (LGGE, CNRS-Université Joseph Fourier, Grenoble) et l’équipe de Mark Thiemens ( University of California, San Diego) ont publié dans Science ( 5 janvier) un article sur la découverte de ce nouvel indicateur de l’impact du volcanisme sur le climat. Ils ont établi que la composition isotopique du soufre des éruptions stratosphériques exposé aux UV de la haute atmosphère est différente de la composition isotopique du soufre des éruptions troposphériques.
Les chercheurs ont obtenu ce résultat en étudiant des prélèvements de neige de surface et de glace effectués en Antarctique en décembre 2003 et janvier 2004. Ils ont identifié les traces des éruptions du Mont Agung et du Mont Pinatubo les plus violentes du vingtième siècle dans la neige du Dôme C. Les retombées d’une éruption se traduisent par une augmentation significative de la concentration en acide sulfurique, mais seule la composition isotopique permet de prouver l’échelle de l’éruption. La découverte permettra de reconstituer avec plus de précision l’impact du volcanisme sur le climat des derniers millénaires. Les travaux ont été financés par le CNRS, la Région Rhône-Alpes ( Eurodoc), l’European Science Foundation ( programme EuroCLIMATE) et la National Science Foundation.