La dix huitième session de l’Ecole internationale ERCA, Atmosphères (« ERCA » : European Research Course on Atmospheres ) a commencé lundi 11 janvier à Grenoble. Ce cours est une formation unique au niveau mondial qui joue un rôle essentiel dans la formation d’une nouvelle génération de scientifiques capables de comprendre le système climatique et l’environnement de la Terre par une approche pluridisciplinaire.
Copenhague, un échec
Les 18 sessions déjà organisées ont été suivies par plus de 900 participants d’une cinquantaine de pays, pour des enseignements donnés par les meilleurs spécialistes internationaux, dont deux lauréats du Prix Nobel. La récente Conférence de Copenhague sur le climat a une fois mis l’accent sur l’importance des problèmes qui se posent à l’humanité en terme d’évolution du climat et de pollution de l’environnement. Pour les organisateurs de l’ERCA, la Conférence de la Convention Cadre sur le Changement Climatique a été un échec « douloureusement ressenti, même si des voix se sont élevées pour regretter que les discussions n’aient que très peu abordé des problèmes aussi essentiels que l’accroissement très rapide de la population de notre planète ou le rôle de la société d’hyper-consommation qui règne en maître dans les pays les plus riches, sujets qui restent largement tabous»
Formation pluridisciplinaire
Pour les organisateurs, les problèmes qui doivent être étudiés rendent indispensable la formation d’une nouvelle génération de scientifiques ayant bénéficié d’enseignements pluridisciplinaires de très haut niveau. Ces formations doivent leur permettre de préparer les programmes de recherche internationaux destinés à mieux appréhender « ces nouvelles menaces qui planent sur l’humanité, à étudier les différentes options envisageables pour en limiter l’ampleur et à élaborer des politiques d’adaptation aux changements à venir »
L’Ecole ERCA, a été créée en 1993 par le Professeur Claude Boutron, du Laboratoire de Glaciologie et Géophysique de l’Environnement de l’Université Joseph Fourier et du CNRS. Plus de 900 scientifiques des cinq continents ont déjà suivi les enseignements de cette école toujours unique en son genre. La session 2010 sera suivie par 55 participants venant notamment d’Allemagne, d’Argentine, d’Australie, du Brésil, de Chine, de Corée du Sud, du Danemark, des Etats-Unis, de France, de Grèce, de Hongrie, d’Inde, d’Indonésie, d’Italie, du Japon, du Mexique, du Nigeria, de Norvège, de Nouvelle-Zélande, des Pays-Bas, de Pologne, du Royaume-Uni, de Russie, de Suède, de Syrie et de Turquie.
Des participants viennent aussi de pays émergents ou en voie de développement. Pour les organisateurs, il en particulièrement important de contribuer à former des spécialistes dans des pays qui joueront un rôle de plus en plus important dans l’évolution du climat et de l’environnement terrestres. La participation de ces scientifiques est rendue possible par un soutien financier important de la Commission Européenne et du Centre de Physique Théorique Abdus Salam, de Trieste ( Italie)
Ingénierie climatique
Les enseignements mettront notamment l’accent sur les recherches actuellement en cours sur les possibilités de manipulation du climat en vue de limiter le réchauffement climatique. La « géo-ingénierie », a été récemment remise au goût du jour par le Prix Nobel Paul Crutzen qui a enseigné dans de nombreuses sessions de l’école ERCA.
Le séjour à l’Observatoire de Haute-Provence qui terminera la session permettra aux participants de se rendre au Centre d’Etudes Nucléaires de Cadarache pour une présentation de l’avancement du projet international ITER (International Thermonuclear Experimental Reactor) qui associe l’Europe, les Etats-Unis, la Russie, la Chine, l’Inde, le Japon et la Corée du Sud pour la mise au point d’un prototype de réacteur de fusion, étape fondamentale vers la production industrielle d’énergie thermonucléaire dans le futur. Pour les organisateurs, l’énergie thermonucléaire est “un des principaux espoirs de l’humanité pour la production de très grandes quantités d’énergie sans émission de gaz à effet de serre à partir de ressources pratiquement illimitées, avec très peu de production de déchets nucléaires et sans risque de prolifération dans le domaine de la production des armes nucléaires“