En France, les deux-tiers de la population sont, selon le Haut Conseil pour le Climat, « déjà fortement ou très fortement exposés au risque climatique ». L’adaptation ne peut plus se réduire à des réponses ponctuelles et réactives mais doit anticiper sur la poursuite des conséquences du changement climatique.
Le changement climatique accroît l’intensité et de la fréquence des extrêmes météorologiques et climatiques, comme les orages, les tornades. Il augmente aussi la fréquence d’événements d’intensité moyenne, étend leurs zones de localisation et leurs interactions. Ces tendances vont se poursuivre en fonction du niveau de réchauffement : plus ce dernier sera marqué, plus les évènements le seront.
Davantage d’eau dans l’air
Le changement climatique modifie en effet le cycle de l’eau, l’élévation de la température augmentant les volumes d’eau présents dans l’atmosphère sous forme de vapeur d’eau, d’eau liquide et de glace. L’analyse des risques impose de regarder les évolutions les plus notables dans la distribution des processus hydro-climatiques. Celles-ci doivent être mises en regard de l’occupation des sols, notamment des littoraux, des vallées fluviales ou des reliefs.
Le réchauffement entraînera pour les surfaces terrestres une dégradation en quantité ou en qualité des ressources en eau et en biodiversité. Il affectera les biens, les infrastructures, pèsera sur la stabilité financière avec la perte de valeur de certains actifs, par exemple en agriculture, ou dans le secteur forestier, comme dans le secteur immobilier. Il aura aussi des impacts sur les conditions de vie et de travail, sur la santé, le niveau de vie ou de bien-être.
Adapter avec cohérence
L’adaptation vise à limiter les impacts négatifs. Les réponses ne doivent pas accroître le risque et conduire à une mal-adaptation qui accroîtrait les émissions de gaz à effet de serre. Les solutions doivent être adaptables, et donc régulièrement évaluées.
L’enjeu premier est de passer de réponses réactives, sectorielles, au cas par cas, à une logique préventive et participative, qui apporte des cobénéfices pour la réduction des émissions. L’adaptation est donc une question politique et éthique, qui interroge sur ce que la société souhaite protéger.
En France, le Plan national d’adaptation au changement climatique (PNACC) a défini une soixantaine d’actions qui gagneraient à une trajectoire plus ambitieuse. Au niveau local en effet, l’adaptation est traitée de façon inégale. Comme au niveau national, elle relève de plusieurs champs d’action (gestion de crise et d’urgence, prévention, protection, préparation, relèvement post-crise et capacité d’apprentissage).
Chaque échelon territorial a un rôle à jouer. Les instruments et leviers doivent reposer sur un lien renforcé entre aménagement et adaptation, dépasser les approches en silos. Pour mettre en cohérence les actions entre les territoires et les divers échelons, une stratégie nationale d’adaptation doit être élaborée avec l’ensemble des parties prenantes et des territoires.
Lire le rapport : Haut Conseil pour le Climat
Lire également sur Enviscope :
Réduction des émissions de CO2 : La France doit se rapprocher des objectifs européens