Parmi les mesures proposées par la Commission européenne le 14 juillet pour réduire de 55 % les émissions européennes de gaz à effet de serre d’ici 2030, plusieurs concernent l’agriculture et les forêts.
Le règlement sur la répartition de l’effort de 2018 sera ainsi amendé pour assigner à chaque État membre des objectifs renforcés de réduction des émissions pour les bâtiments, le transport routier et le transport maritime intérieur, l’agriculture, les déchets et les petites industries. Ces objectifs, qui tiennent compte de la situation de départ et des capacités de chaque État membre, sont fondés sur le PIB par habitant et ajustés en fonction du rapport coût-efficacité.
Les membres de l’Union européenne étant conjointement responsables de l’élimination des gaz à effet de serre carbonés dans l’atmosphère, le règlement sur l’utilisation des terres, la foresterie et l’agriculture sera mis à jour pour établir un objectif commun d’absorption de carbone par les puits naturels équivalant à 310 millions de tonnes d’émissions de CO2 d’ici à 2030.
Les objectifs nationaux imposeront aux États membres de préserver et développer leurs puits de carbone pour atteindre cet objectif commun. D’ici à 2035, l’Union devra atteindre la neutralité carbone pour l’utilisation des terres, la foresterie et l’agriculture. Le règlement concerne aussi les émissions autres que celles de CO2 du secteur agricole, telles que celles provenant de l’utilisation d’engrais et de l’élevage.
Trois milliards d’arbres à planter d’ici 2030
La stratégie Européenne vise à accroître la qualité, la quantité et la résilience des forêts de l’Union. Elle entend soutenir les exploitants forestiers et la bioéconomie forestière tout en veillant à la durabilité de la récolte et de l’utilisation de la biomasse, en préservant la biodiversité et en établissant un plan pour la plantation de trois milliards d’arbres à travers l’Europe d’ici à 2030.
Par ailleurs, la production et l’utilisation d’énergie représentant 75 % des émissions européennes, la directive sur les énergies renouvelables relèvera l’objectif de production de telle sorte que la part de l’énergie produite à partir de sources renouvelables atteigne 40 % d’ici à 2030. En particulier, les critères de durabilité pour l’utilisation de la bioénergie seront renforcés et les régimes d’aide en faveur de la bioénergie élaborés par les États membres devront respecter le principe de l’utilisation en cascade de la biomasse ligneuse.
Le bois de qualité supérieure doit ainsi être prioritairement utilisé dans le cadre de processus de production plus nobles comme par exemple la fabrication de meubles ou d’ossatures en bâtiments, le bois de moindre qualité ou les sous-produits pouvant être valorisés dans une succession d’utilisations suivies d’une récupération et d’un recyclage rendant le matériau disponible à d’autres emplois et se terminant par la valorisation énergétique du bois. En effet, une utilisation massive et non programmée en fonction des émissions carbone immédiate a des effets négatifs en matière d’émissions de gaz à effet de serre, notamment en raison de l’énergie grise consommée dans les activités de sylviculture et de transport du bois.
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