Climat : l’Ifpen fait avancer le captage et le stockage du carbone

L’IFP Énergies Nouvelles poursuit ses recherches sur le captage et le stockage du carbone, une approche complémentaire de la réduction des émissions.

Le procédé DMX, testé sur le site sidérurgique d’Arcelor Mittal à Dunkerque (Nord), a d’abord été mis au point sous forme d’unité pilote à l’Ifpen de Solaize (Rhône). ©Ifpen

La lutte contre le réchauffement climatique passe par la stabilisation puis par la réduction de la concentration en carbone de l’air atmosphérique. Il est obligatoire de réduire les émissions de carbone pour atteindre le niveau de zéro émission nette, niveau auquel, sur une période donnée, une quantité de carbone équivalente à celle contenue dans les émissions de CO2 est absorbée par les puits de carbone, naturels ou artificiels.

Les puits naturels sont représentés par les océans, les forêts ou certains sols agricoles, dont la capacité de stockage peut être améliorée par certains usages et certaines techniques culturales.

Enjeu économique et technologique majeur

Ces moyens naturels étant insuffisants actuellement, une autre solution recherchée consiste à mettre en place des puits de carbone artificiels. Ce stockage de carbone se déroule en deux temps : il faut d’abord capter le CO2 au moment où il est produit, cette étape pouvant représenter jusqu’à 70 % du processus en termes de coût et constituant donc un enjeu technologique et économique majeur.

Le CO2 doit ensuite être acheminé, par bateau ou par gazoduc, dans un stockage souterrain (aquifère salin profond, ou gisement d’hydrocarbure épuisé) pour l’y séquestrer. Cette séquestration doit pouvoir représenter en capacité 15 % des émissions de CO2 en 2070 pour contribuer à maîtriser la concentration en CO2 dans l’atmosphère. Pour l’Europe le potentiel de stockage de carbone atteindrait 300 Gigatonnes.

Pour l’heure, les technologies se déploient et 26 sites industriels captent déjà 40 Mt/an de CO2 dans le monde. L’IFP Énergies Nouvelles est engagé depuis plusieurs années dans le développement de deux technologies de captage du CO2, l’une, l’utilisation de solvants démixants (DMX), sur une plateforme sidérurgique du groupe Arcelor Mittal à Dunkerque, dans le Nord, et l’autre, la combustion en boucle chimique, sur un site de démonstration qui doit être construit en Chine. Les projets visent à abaisser les coûts et la consommation d’énergie du captage du CO2 pour le rendre économiquement et écologiquement viable. Une réduction de 30 % de ce coût par rapport aux procédés plus classiques est anticipée.

Lire également sur Enviscope :

Recherche : Total et Ifpen alliés pour la capture et le stockage de CO2

Captage du CO2 : une unité pilote au centre Ifpen de Solaize

Capture-stockage du carbone : une solution pour le climat

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