Une majorité de personnes vivant en France est prête à changer une partie de ses habitudes. Une forte majorité demande même des mesures fortes, selon une enquête BVA réalisée pour la Banque Européenne d’Investissement.
« Malgré des clivages générationnels et politiques clairs, une forte majorité de Français souhaiterait des mesures et des outils plus stricts, tels que des sources d’énergie plus propres, afin de les aider à lutter contre le changement climatique, commente Ambroise Fayolle, vice-président de la BEI. Dans la perspective de la COP 26, cela renforce notre détermination à augmenter nos efforts et accélérer la transition écologique. En tant que banque européenne du climat, le rôle de la BEI est de financer des projets axés sur les énergies propres, les économies d’énergie, les solutions de mobilité durable et les innovations qui contribueront à limiter l’élévation de la température à 1,5 °C ou moins. »
Les renouvelables largement préférées au nucléaire
Interrogés sur l’énergie que la France devrait développer pour freiner le changement climatique, une majorité de Français (54 %) privilégient les énergies renouvelables. Mais ce soutien aux énergies renouvelables est plus fort pour l’ensemble des Européens (63 %). Le soutien aux énergies renouvelables est particulièrement solide auprès des moins de 30 ans puisque 63 % y sont favorable : la génération a grandi marquée par les catastrophes de Tchernobyl et de Fukushima. Les générations plus âgées, qui ont connu le développement d’une énergie nucléaire dans le paysage national, sont sensiblement plus sceptiques face aux renouvelables, qui recueillent le soutien de 41 % des plus de 64 ans. Les préférences énergétiques varient en fonction des sympathies politiques : les sympathisants de gauche soutiennent plus fortement les renouvelables que les sympathisants de droite (61 % contre 48 %, soit une différence de 13 points).
Dans l’ensemble, même si elle est minoritaire (16 %), la part des personnes favorables au nucléaire reste plus importante en France que dans le reste de l’Europe (12 %). Les hommes (23 %) et les plus de 64 ans (27 %) sont beaucoup plus fidèles au nucléaire que les femmes (9 %) et les moins de 30 ans (8 %). Les personnes ayant des opinions politiques de droite (24 %) sont beaucoup plus favorables au développement de l’énergie nucléaire que celles qui expriment une sympathie pour la gauche (11 %) .
Enfin, les Français (20 %) sont légèrement plus susceptibles que les autres Européens (17 %) de penser que leur pays devrait miser sur les économies d’énergie. Les plus de 64 ans, qui sont sans doute conscients de leurs habitudes de consommation moins économes, sont particulièrement favorables à cette possibilité (28 %), soit 16 points de plus que les moins de 29 ans. Seulement 12 % de ces derniers, déjà éduqués à des comportements économes font des économies d’énergie une priorité.
Les solutions les plus populaires contre le changement climatique
Une majorité de Français (70 %) soutiendrait – à l’image des autres Européens (69 %) – l’introduction d’une taxe sur les produits et services qui contribuent le plus au réchauffement climatique. Parmi les personnes interrogées, 66 % seraient même favorables à ce type de taxe en France. Les Français sont aussi favorables à une garantie minimale de 5 ans sur tous les produits électriques ou électroniques (92 %). Ils soutiennent à 88 % le remplacement des vols court-courriers par des trains rapides à faibles émissions. Ils sont aussi favorables à des mesures moins contraignantes comme l’éducation à la consommation durable et la sensibilisation des jeunes à ce sujet (91 %).
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