Le projet de création de clusters réunissant des entreprises africaines du secteur de l’eau et du secteur de l’énergie, exprimée à Lyon lors du dernier Forum Eurafric, devrait avancer lors du prochain Forum organisé à Bamako en janvier prochain. ADEA organisera la deuxième édition Afrique du Forum EURAFRIC «Eau & Energie en Afrique» du 24 au 28 janvier 2011 à BAMAKO (Mali).
Lors du forum, une Conférence de «Pôles de Compétitivités et Clusters» sera organisée en partenariat avec l’UEMOA, la BOAD, l’UPDEA et le CREPA définir les conditions d’une appropriation par les institutions africaines du concept « Pôle de Compétitivité et Cluster». Un Plan d’action dans les pays de la sous-région pourrait être esquissé.
La dixième édition du Forum Eau et Energie en Afrique qui s’est tenue à Lyon du 18 au 21 octobre, a jeté les bases de coopérations entre entreprises africaines des deux secteurs. « L’Afrique dispose d’atouts considérables dans le domaine de l’énergie. Mais ces atouts ne sont pas suffisamment exploités.
Seulement 7 % des ressources hydroélectriques sont utilisées. L’énergie solaire continentale représente 51 % du potentiel mondial et elle est également largement sous-utilisée. Nous disposons également en quantité de biomasse, de gaz, d’énergie marémotrice. » Tel avait été le constat énoncé par Bruno Jean-Richard Itoua, président de Facilité eau et ministre de l’Energie et de l’Hydraulique du Congo. Le décollage des entreprises du secteur suppose la mise en place de programmes nationaux, et une plus forte coopération entre les espaces sous-régionaux. La gestion de l’eau et de l’énergie doit être abordée sous l’angle transfrontalier. C’est sur ce plan que les pôles de compétitivité ont toute leur importance.
Malick Diallo de l’Union Economique et Monétaire Ouest-Africaine (UEMOA) recommande le développement de la mise à niveau des entreprises dans l’espace de l’UEMOA, en lien avec l’Union européenne. Il rappelle que 609 millions d’euros (4 000 milliards F.CFA) ont été avancés par la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest pour la couverture énergétique de l’Union. Dans le domaine de la fourniture en eau, l’UEMOA a financé des équipements hydrauliques à hauteur de 48 millions d’euros (32 milliards de F.CFA) ce qui a permis la réalisation de 3 150 forages en 4 ans. Cet effort a permis l’installation de pompes électriques, solaires et thermiques. Des pôles énergétiques
Sous l’impulsion de l’Union pour la Distribution d’Electricité en Afrique (UPDEA) des pôles énergétiques dans chacune des sous-régions. Placés sous l’autorité des Etats, ils pourraient accueillir des pôles de compétitivité. La question des financements a été au centre des débats. Pour Bassary Touré, vice-président de la Banque Ouest-Africaine de Développement (BOAD), la priorité est d’améliorer la fourniture en eau et en électricité. « Nous disposons de fonds dédiés à l’eau potable et à l’assainissement et sommes prêts à apporter notre concours aux pôles de compétitivité, en finançant et le public, et le privé »
La Banque Mondiale, via sa filiale MIGA, incite au regroupement des entreprises. EuropeAid et la Facilité énergie de la Communauté européenne travaillent sur un Réseau africain des centres d’excellence en sciences de l’eau. L’institution centralise les initiatives engagées dans ce domaine via différents supports de communication. ll convient d’adjoindre les services des banques sous-régionales. A cela, manque la structuration du tissu industriel local pour que les conditions soient réunies et que les pôles de compétitivité africains
soient en mesure d’organiser la fourniture en eau et en énergie du continent.
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