Réseau de distribution d’eau, services d’assainissement, fourniture d’électricité, et déploiement du numérique : tous ces services publics locaux dépendent étroitement des collectivités territoriales ou de syndicats spécialisés. Et tous ces services sont au centre de mutations : crise économique, changements technologiques, contraintes environnementales, solidarité.
Comment les collectivités peuvent-elles prendre pleinement leur place dans des secteurs où le marché et l’ouverture internationale dictent leurs règles : c’est la question posée par le trente quatrième congrès de la Fédération Nationale des Collectivités Concédantes et Régies (FNCCR) qui s’est ouvert ce mardi à Annecy.
Xavier Pintat, sénateur, président de la FNCCR que la crise écologique majeure et les moyens de la combattre sont des dossiers incontournables. Les débats du Grenelle ont mis en évidence le rôle des services publics locaux pour l’eau, l’énergie, et la formidable alternative aux déplacements que représentent les réseaux numériques. Xavier Pintat a ainsi rappelé lors de la séance d’ouverture que la demande d’eau va croitre énormément. L’enjeu est de proposer des services de distribution et d’assainissement efficaces qui permettent l’accès de tous à la ressource. Pour l’énergie, en particulier l’électricité, les collectivités rappellent aussi qu’elles sont propriétaires des réseaux dont l’exploitation est concédée. Elles veulent peser par rapport aux fournisseurs et distributeurs actuels, en particulier EDF et ERDF, mais aussi GDF-Suez, pour rappeler les priorités locales, faites de développement et de solidarité.
Solidarité et coopérations
Le rôle des services publics locaux n’est pas seulement capital pour l’environnement. Il est aussi capital sur les plans de l’économie. Les contraintes nouvelles imposent des coûts, des investissements importants qui supposent des partenariats « public-privé ».
Les services publics locaux seront confrontés à l’évolution du paysage des collectivités territoriales. dont le « mille feuilles » va être bouleversé. Les compétences des collectivités vont changer. Leurs recettes vont évoluer. La question de la taille des syndicatsavec la mise en place de syndicats départementaux voire interdépartementaux est à l’ordre du jour. Pour Le président de la FNCCR, l’heure est « la recherche des meilleurs compromis entre solidarité et coopération ».
Des représentants d’entreprises interpellés, ont répondu aux inquiétudes et aux questions des représentants des collectivités. Mardi, une séance plénière était consacrée à une question centrale : les groupes du secteur de l’énergie n’oublient-ils pas leurs engagements nationaux au bénéfice de leurs engagements internationaux. Jean-François Cirelli, vice-président de GDF-Suez a rappelé que l’entreprise avait besoin d’une base forte, pour elle, la France et la Belgique. Pierre Gadonneix, président directeur général d’EDF a expliqué comment le marché national prenait sa place dans la stratégie globale de l’entreprise. Pour lui, le marché français ne génère plus de recettes nouvelles et le renouvellement accroit au contraire d’endettement. Les marchés internationaux dégagent seuls des recettes nouvelles. Le président d’EDF a rappelé aussi que l’international doit permettre de déployer la technologie EPR, avant un déploiement en France. Le président d’EDF a donc souligné que les collectivités avaient besoin du développement mondial du groupe. EDF veut faire des collectivités, en quelque sorte, des alliés dans le développement de l’électricité. Les collectivités seraient invitées à aider le développement de la voiture électrique par la création de réseaux de points de charge.
Pour autant les collectivités entendent bien faire entendre leur voix. Pour davantage de transparence sur le prix de l’électricité, sur les tarifs, sur l’enfouissement des lignes, la qualité du service.
Pour en savoir plus sur la Fédération des Collectivités Concédantes et Régies: www.fnccr.asso.fr
