La concertation publique sur le passage à 2×3 voies de l’A46 Sud et l’aménagement du Nœud de Manissieux a démarré fin juin et se poursuit jusqu’au 28 septembre.
L’État et son concessionnaire, Autoroutes du Sud de la France (ASF), portent un projet d’élargissement à 2X3 voies de l’autoroute A46 Sud, entre Saint-Priest et Ternay, et d’aménagement du nœud de Manissieux, à son intersection avec l’A43.
Mis en service en 1993 à 2×2 voies sur la majorité de son tracé et prévu élargissable dans sa conception, cet axe majeur de circulation est aujourd’hui emprunté chaque jour par en moyenne 65 000 véhicules quotidiens et plus de 100 000 sur sa section la plus chargée, avec un taux de poids lourds jusqu’à 24 %. Congestionné sur une amplitude horaire de plus en plus large, ce tronçon de 20,7 km subit environ 5 heures de très fortes perturbations quotidiennes, en particulier aux heures de pointe des trajets domicile-travail.
Parallèlement, il enregistre une augmentation des accidents et incidents engendrant de fréquentes perturbations de ce territoire irrigué par l’autoroute. Cette situation pénalise en premier lieu les trajets du quotidien mais également les communes et quartiers aux abords en raison des reports de trafic sur le réseau secondaire (rarement calibré pour de tels flux) et enfin, tous les usagers de l’infrastructure.
C’est à ces problématiques que le projet d’élargissement vise à répondre : l’étude de trafic montre qu’il permettrait une très nette amélioration des conditions de circulation, par rapport à la situation actuelle, aussi bien aux heures de pointe du matin que du soir. Le trafic serait fluidifié au sud du Boulevard urbain sud et seuls quelques ralentissements persisteraient entre le diffuseur n°13 et le noeud de Manissieux.
Des effets prévisibles
Prévu majoritairement dans les emprises du domaine public autoroutier concédé existant et déjà en circulation, le projet conduira à des perturbations prévisibles, mais bien inférieures à celles d’une construction d’infrastructure neuve. Les effets attendus du projet sont les suivants :
- L’acoustique : l’état des lieux a pointé des zones d’habitations, situées à proximité de l’autoroute, pouvant potentiellement être affectées par le projet. L’étude d’impact révélera les effets sur l’ambiance acoustique. En cas de modification significative, le maître d’ouvrage engagera une démarche associant les préconisations réglementaires et la concertation avec les habitants afin de pallier les désagréments.
- La qualité de l’air : malgré l’augmentation du trafic routier, une baisse des émissions des polluants routiers soumis à des normes réglementaires (NO2, PM10 et PM2,5 ) est attendue en 2030. Outre l’amélioration du parc roulant, l’autoroute étant moins congestionnée, les usagers rouleront à une vitesse plus constante, évitant ainsi les variations importantes de vitesse, synonyme de fortes consommations de carburant et donc de plus d’émissions.
- Le foncier : le projet se fera essentiellement dans les emprises du Domaine public autoroutier concédé (DPAC). Il nécessitera en complément une dizaine d’hectares destinée à l’implantation des bassins de traitement des eaux, ainsi que d’une quarantaine d’hectares pour le nœud de Manissieux. Ces surfaces seront prélevées sur le milieu agricole, en partie en zone Penap, qui devra être modifié en conséquence. Le déplacement des deux aires de Manissieux et Saint-Priest aura également une incidence, dont le programme reste à définir en lien avec le concessionnaire de l’A43 (Area).
- L’agriculture : le projet sera soumis à une évaluation des impacts et à un échange étroit avec la profession agricole (agriculteurs, chambre d’agriculture…) permettant la mise en place de travaux destinés à éviter, réduire et compenser les effets du projet.
- La biodiversité : des études seront menées pour limiter les incidences et les impacts sur la biodiversité en lien avec la démarche « éviter-réduire-compenser », en particulier sur le nœud de Manissieux où vit l’œdicnème criard (oiseau semi-nocturne de milieux chauds et secs), une espèce protégée emblématique de l’Est lyonnais.
- La ressource en eau : les dispositifs de traitement et d’assainissement seront mis en cohérence avec les normes en vigueur à la date de mise en service du projet. Le traitement systématique des eaux de ruissellement de la chaussée évitera la pollution chronique des masses d’eau et préviendra les risques de pollution accidentelle.
- Le paysage et le patrimoine : l’aménagement à 2×3 voies de l’A46 Sud s’effectuera en grande majorité dans l’emprise existante et ne remettra donc pas en cause son insertion paysagère. Construite majoritairement en déblais (sous le niveau du sol), l’autoroute continuera de se fondre dans le paysage et à être masquée par la végétation environnante. Du côté du nœud de Manissieux, le tracé proposé sera construit sur une emprise nouvelle, ce qui nécessitera un travail détaillé pour assurer une insertion paysagère adaptée au territoire et à ses habitants.
Encore 9 rencontres de proximité
Conformément à la réglementation qui impose à tout projet d’aménagement estimé entre 150 et 300 millions d’euros d’être rendu public, la Commission nationale du débat public (CNDP), saisie par l’État et ASF, organise une concertation préalable, qui a démarré le 29 juin et se poursuit jusqu’au 28 septembre.
18 rencontres de proximité auront été organisées sur cette période, dont 9 restent à tenir : deux réunions publiques, quatre ateliers thématiques et deux concertations mobiles sur les aires d’autoroutes et les marchés faciliteront l’expression du plus grand nombre. Une visite de site en autocar est également organisée le 11 septembre sur inscription. Une plateforme participative hébergée sur le site internet dédié www.a46sud-amenagement.fr est mise en place pour s’informer et donner son avis.