La troisième conférence des Savoirs organisée dans le cadre des Rencontres scientifiques Nationales de Bron, s’est déroulée le mardi dans la nouvelle Médiathèque Jean Prévost, à Bron. Les conférences ont pour thème la Ville durable et citoyenne. La rencontre avait pour thème les inégalités dans le système de transport.
Caroline Gallez, ( voir la vidéo) du Laboratoire Ville, mobilité, transport, de l’IFSTTAR, à Marne la Vallée, a abordé la question de l’accès à la ville, à la mesure de l’accessibilité, aux inégalités d’accès pour proposer des pistes pour l’action publique.
Depuis les années quatre vingt dix, la difficulté d’accès à la ville est perçue comme un risque d’exclusion. « Pour gérer les problèmes d’exclusion, on a introduit la dimension spatiale, en mettant place une politique de rénovation urbaine, ciblée sur des quartiers dits sensibles. Les aides à la mobilité ont été présentées comme utiles pour le retour à l’emploi. »
L’accès a la ville, souligne Caroline Gallez, c’est l’accès au logement, aux transports, aux services publics, aux commerces, aux équipements, à l’espace public. L’accessibilité se mesure donc par la possibilité d’accès à un potentiel de ressources . Tout dépend de la répartition des ressources, du fonctionnement du système des transports, les emplois du temps et les catégories individuelles.
Des gains de temps annihilés
En général, les politiques de transport, visent à réduire le temps nécessaire à relier deux points. La rapidité est le critère principal. Mais, la chercheuse de l’IFSTTAR met en évidence un paradoxe : plus on développe les transports, plus on incite les personnes à s’éloigner, plus on favorise l’étalement urbain, et finalement, plus les gains de temps sont annihilés.
Développés avec comme objectif principal la réduction du temps, les transports peuvent générer des effets pervers. Ils entrainent la réalisation d’infrastructures, qui elles-mêmes entrainent des coupures dans les milieux, des nuisances pour des personnes qui ne bénéficient pas des infrastructures. Les transports génèrent aussi des pollutions, nuisibles à la santé.
Les limites des approches actuelles, Caroline Gallez les résume en expliquant qu’on ne cherche pas à identifier les gagnants et les perdants. On pense aussi d’une manière simple qu’il suffit de bouger pour s’en sortir, et les inégalités sociales qui n’existent pas ailleurs ne sont pas prises en compte.
Pour les personnes en situation de handicap, la situation semble plus simple à saisir, le problème plus circonscrit à des catégories identifiables objectivement. Même si chacun peut à tout moment être en situation de handicap : une personne momentanément à mobilité réduite, une femme enceinte, une personne âgée.
Aline Alauzet, du laboratoire LESCOT, ( voir la vidéo) rappelle qu’il importe de remplacer « handicapé » ou personnes handicapée », par « personnes en situation de handicap ». Les personnes « handicapées » sont en situation de handicap dans un environnement précis, le handicap est une conséquence de l’interaction entre l’environnement et de handicap ce qui élargit la possibilité d’action. Les actions, permises par la recherche, peuvent donc être entreprises à des niveaux divers, au niveau de la personne, de son équipement, au niveau de l’environnement physique, au niveau de l’information.
Les Rencontres Scientifiques Nationales de Bron, sont organisées par la Commune de Bron, et l’Institut Français des Sciences et Techniques des Transports, de l’Aménagement et des Réseaux (IFSTTAR).
Les prochaines conférences Rencontres des Savoirs, à la Médiathèque de Bron :
– 25 mars Faire participer les habitants, par Marien Carrel, Maitresse de conférence, Université de Lille
– 15 avril, Ambiance de ville, par Gérard Hégron, directeur du Département aménagement mobilités, environnement de l’IFSTAR