Les voyants sont de plus en plus au rouge. Un rapport dont Enviscope a rendu compte ce mardi, montre que la production d’énergies fossiles va continuer à croître d’ici à 2030 et 2040 pour dépasser les seuils d’irréversibilité qui nous priveront de toute chance de freiner l’augmentation des températures moyennes en dessous de deux degrés d’ici à 2100. Un autre rapport de l’Organisation Météorologique Mondiale (OMM) montre que les concentrations des trois principaux Gaz à Effet de Serre persistants augmentent à un rythme accéléré.
Mais ces nouvelles ne sortent guère des cercles spécialisés de quelques dizaines, voire quelques centaines de milliers de personnes.
Les pouvoirs publics n’ont pas pris la mesure de l’urgence. Ils agissent, insuffisamment selon certains, sans toutefois tirer le signal d’alarme, sans vouloir faire peur et en refusant d’affoler. Les nouvelles dramatiques succèdent aux informations inquiétantes en remuant légèrement la surface d’un océan d’indifférence.
Tout se passe comme s’il était impossible de modifier lentement notre mode de vie.
Elever le signal d’alerte
Il serait bon d’élever de plusieurs crans le signal d’alerte. Le slogan « l’énergie est notre avenir, économisons la » est la tarte à la crème de la communication commerciale. La publicité n’a pas bougé d’un iota ! Elle vante toujours le même mode de consommation gaspilleur et énergivore pour remplir, comme le disait Alain Souchon, nos armoires.
En 1973, au moment du premier choc pétrolier, l’heure était autrement grave. Il risquait de ne plus y avoir de pétrole et nous en avions besoin. Aujourd’hui, il y a plus de pétrole que jamais, mais nous devons en brûler moins. De toute urgence.
Il faudrait donc des slogans alarmistes et mobilisateurs, des campagnes « choc », des discours culpabilisants, inquiétants, à la mesure de l’enjeu.
La circulation n’est limitée qu’en cas de pic de pollution, alors qu’elle devrait être plus sévèrement maîtrisée, par exemple en l’alternant en dehors des pics de pollution, un jour sur deux pour pousser au covoiturage, pour inciter à utiliser les transports en commun. pourquoi ne pas multiplier les opérations qui ne sont même plus proposées, de « journées sans voiture » ?
Fixer des objectifs à chacun
Il faut aussi s’adresser à chacune et à chacun, en lui indiquant les objectifs de réduction de ses diverses consommations, notamment en matière de déplacement, premier poste d’émissions de gaz à effet de serre. Les ménages dont les véhicules parcourent 30 000 kilomètres par an devraient être incités à ne faire que 25 000 puis 20 000 kilomètres. Le voyageur aérien devrait être invité par les pouvoirs publics à espacer ses déplacements, à préférer le train.
C’est une véritable communication de crise qui doit être mise en place, globale, systématique, pour une mobilisation générale et juste.