Peu de candidats à l’élection présidentielle présentent un programme de transition énergétique ambitieux et réaliste, contenant un engagement sur 30 ans, à hauteur de 300 milliards d’euros. C’est ce que fait Corinne Lepage, ancienne ministre de l’Environnement, par ailleurs présidente de Cap 21.
Même porté par une candidate compétente en matière d’environnement mais marginale sur un échiquier bipolarisés, le projet SOLEIL a le mérite de tourner, pour l’ancienne ministre de l’Environnement, autour d’une vision intégrée associant énergie, recherche, industrie, sécurité d’approvisionnement, retour financier, financement des systèmes social, technologique.
Le programme SOLEIL est à la fois un Fonds et d’un Plan de transition énergétique d’un ordre de 300 milliards accompagné d’un Plan énergie-industrie assurant la mise en place d’un mix des technologies existantes en matière de captage, stockage réseaux et gestion, un développement des sites de production décentralisés et d’autres sites à grosse capacité avec un effort rapide puis plusieurs seuils techniques et industriels.
Des sommes bloquées sur trente ans
L’engagement pris est de bloquer les sommes sur 30 ans avec garantie pour l’usage des budgets dans une démarche transgénérationnelle. Corinne Lepage entend s’appuyer ” sur la capacité de la France à initier et réussir de grands programmes comme Airbus ou d’Ariane. Nous avons besoins de projets d’exception comme ceux-là pour assurer le renouvellement des savoir-faire et maintenir la réputation mondiale de nos écoles d’ingénieurs”
En dehors de financements publis, les financements (montée en puissance des technologies existantes ou crédibles pour le marché notamment) seront réalisés par les entreprises et les banques et orientés par le Plan SOLEIL. Ainsi, plusieurs types de financement pourront coexister: financement sera structuré et sécurisé à cette fin et pourra utiliser des mécanismes de type COFACE.
Un rôle pour EDF
Les Fonds devront être alimentés “par une partie de la rente nucléaire payée par tous les Français et qui doit être investie en France” A partir du moment où EDF se sera plié à la décision politique de sortie à terme du nucléaire, son rôle d’acteur au sein de SOLEIL serait “considérable”.
Un milliard d’euros minimum serait apporté par les industries pétrolières et gazières sous la forme de la réaffectation des subventions publiques au secteur pétrolier qui représentent selon la Cour des Comptes 19 Mds. Une partie des fonds serait apportée par l’affectation des enchères de quotas d’émissions et la taxe carbone lorsqu’elle sera créée. Des fonds seraient apportés par des livrets d’épargne exonérés des droits de succession.
Le Fonds serait géré par une entité élue par un collège environnemental sous le contrôle de la Cour des Comptes.
Les secteurs soutenus seraient le photovoltaïque, le solaire thermique avec des objectifs de déploiement massif, et thermodynamique . SOLEIL comporterait le développement d’une vraie filière française « éolienne offshore » (faire travailler ensemble les grands groupes) pour obtenir les 6000 MW beaucoup plus tôt
Le Plan inclut le développement du stockage massif de l’électricité (pour le stationnaire, pour le transport et pour le nomadisme, les smart grids ; développement des matériaux innovants pour l’efficacité énergétique et la rénovation des habitations anciennes ; biomasse de deuxième et troisième génération.