Devant la commission des affaires économiques du Sénat, les responsables de Total Energies, d’EDF et d’Engie ont débattu de mesures plus volontaristes afin de se préparer à l’hiver 2022-2023 sans gaz russe.
Pour la Commission des affaires économiques du Sénat, le Gouvernement n’a pas pris la mesure de l’enjeu, alors que la Commission avait appelé dès le mois de mars à des mesures de renforcement et de soutien à la sobriété énergétique. Le volet « souveraineté énergétique » du projet de loi « pouvoir d’achat » se concentre sur la régulation des marchés gazier et électrique sans mesures substantielles pour aider les ménages, les entreprises ou les collectivités à améliorer la performance énergétique des équipements, des bâtiments ou des véhicules. La commission des affaires économiques est présidée par Sophie Primas (Les Républicains – Yvelines), Daniel Gremillet (Les Républicains – Vosges) étant président du groupe d’études « Énergie ».
La table ronde qui a réuni des représentants de Total Energies, d’EDF et d’Engie, a été l’occasion d’échanger sur les mesures à prendre, dès l’hiver prochain. La commission appelle à un renforcement substantiel et à une simplification de Ma Prime Rénov’ et des certificats d’économies d’énergie (CEE) pour accompagner ménages, entreprises et collectivités dans leurs investissements d’efficacité et de rénovation énergétiques. Pour Daniel Gremillet, « Ma Prime Rénov’ et les certificats d’économies d’énergie (CEE), c’est encore trop de complexité et pas assez de moyens. Or les économies d’énergie sont un levier d’action essentiel pour renforcer notre sécurité d’approvisionnement énergétique. Elles sont insuffisantes à elles seules et il faut maximiser en parallèle notre production d’énergie décarbonée ».
La Commission demande une accélération très forte des capacités de production renouvelables, notamment la libération des plus de 1 000 projets de bio-méthane en attente. Elle demande un soutien massif aux technologies de conversion et d’approvisionnement en biocarburants afin de tendre vers une production relocalisée et décarbonée d’hydrocarbures. La Commission demande une réforme du marché européen de l’électricité pour découpler le prix du gaz de celui de l’électricité. Pour Sophie Primas, « La réforme du marché européen de l’électricité est urgente et impérative. Le Portugal et l’Espagne ont obtenu un découplage du prix du gaz de celui de l’électricité. La France semble désormais soutenir ce découplage, non sans avoir beaucoup tergiversé… Il faut saisir l’opportunité, ouverte par la Présidente de la Commission européenne, d’une révision complète de ce marché pour réaliser ce découplage : protégeons notre production d’électricité nucléaire décarbonée des importations russes de gaz fossile ! »
Pour revoir la table ronde : https://videos.senat.fr/videos