Le Syndicat apicole du Rhône relaie la protestation de plusieurs associations (Union Nationale des Apiculteurs de France, la Confédération Paysanne, le Mouvement pour les Générations Futures, et Terre d’Abeilles) qui demandent le retrait d’un nouvel insecticide, le Cruiser, qui a récemment bénéficié d’une autorisation de mise sur le marché.Jean-Jack Queyranne, président de Rhône-Alpes a aussi écrit au ministre de l’Agriculture pour demander le retrait du Cruiser.
Le Ministère de l’Agriculture a autorisé le Cruiser, produit par le groupe Bayer après avis de l’Agence française de sécurité sanitaire des aliments (AFSSA). Saisie début septembre pour évaluer les deux préparations phytopharmaceutiques PONCHO et CRUISER, l’AFSSA a rendu deux avis différents, négatif pour la première, négatif pour le second.
Autorisé en Europe, utilisé en Allemagne
Ces préparations sont autorisées en Allemagne et utilisées en traitement de semences de Mais. Elles contiennent des substances actives autorisées au niveau communautaire.Mais l’autorisation en France nécessitait une étude de l’Agence française. Sur la base d’une analyse scientifique approfondie notamment des effets sur les abeilles l’AFSSA a donné un avis défavorable pour le PONCHO, et favorable pour le CRUISER.
Le gouvernement a autorisé la préparation CRUISER dans les conditions de précaution maximales. Ces conditions prévoient une autorisation limitée à 1 an suivie d’une nouvelle évaluation, une limitation de la période avant le 15 mai afin de réduire la période de floraison et une utilisation autorisée uniquement sur le maïs ensilage, le maïs grain et le maïs porte-graine femelle.
Pour les associations, cette autorisation même si elle se s’étend pas aux maïs à consommation humaine et aux lignées mâles destinées à la production de semences sera dommageable. Les associations estiment que la toxicité de Thiamethoxam, la substance active, est très forte : moins de cinq nanogrammes (milliardièmes de gramme) tiueraient une abeille. Ainsi, le Thiamethoxam pourrait entraîner la perturbation du vol de retour à la ruche des abeilles, dont l’une des conséquences peut être l’affaiblissement des colonies. Le Thiamethoxam serait également persistant dans les sols.
Surveillance des ruchers
Michel Barnier, Ministre de l’agriculture et de la Pêche, a par ailleurs imposé la mise en place d’un suivi et d’une surveillance des ruchers portant sur trois régions minimum. Les modalités de suivi seront définies avec les représentants des apiculteurs et avec les associations protectrices de l’environnement. La décision d’autorisation a été présentée aux associations de protection de l’environnement et aux représentants de la profession apicole. A la demande de certains d’entre eux une audition de scientifiques va être réalisée par l’AFSSA à l’occasion du comité d’experts spécialisé du 16 janvier prochain.
Par ailleurs, une mission sur la filière apicole sera confiée à un parlementaire. Elle mettra en place d’un plan d’action portant sur l’organisation de la surveillance de l’état des ruchers, l’aménagement du territoire et sur l’accompagnement technique, scientifique et économique durable de la filière.