Atmo Auvergne-Rhône-Alpes a présenté le 28 août les résultats d’un sondage sur la préoccupation des habitants d’Auvergne-Rhône-Alpes par la qualité de l’air, révélant une inquiétude croissante, mais aussi une progression de leur volonté d’agir pour en limiter les causes et les effets.
88 % des Aurhalpins se disent inquiets de la qualité de l’air qu’ils respirent, selon un sondage d’Atmo Auvergne-Rhône-Alpes réalisé fin 2019 par l’Institut BVA et présenté le 28 août. Cette inquiétude progresse de 5 points par rapport à la précédente étude réalisée en 2013. Elle est plus marquée chez les femmes et les jeunes, et ne concerne pas seulement les grandes zones urbaines puisqu’elle est prégnante chez les habitants du Cantal, des Pays de Savoie et de l’Isère
Le sondage, réalisé avant la crise sanitaire, montre que 64 % des Aurhalpins sont convaincus que leur comportement individuel peut avoir un impact local sur la qualité de l’air, et que plus de 8 habitants sur 10 sont prêts à modifier leurs habitudes et leurs comportements pour l’améliorer. Cette volonté est encore plus marquée chez les jeunes (15-17 ans) et chez les personnes estimant que la qualité de l’air se dégrade. Ce désir de changement varie selon les pratiques mais aussi l’âge ou les lieux de vie.
Mobilité
Trois types d’intentions sont citées par les sondés dans les domaines de l’aménagement du territoire et de la mobilité, qui peuvent faire l’objet d’une attention particulière de la part des acteurs publics. 6 % des sondés, notamment dans des zones rurales ou périurbaines, ont l’intention de pratiquer plus souvent la marche ou les modes doux. 27 % des répondants ont l’intention de conduire un véhicule peu polluant (crit’air 1). Une intention qui est plus forte dans les agglomérations de moins de 100 000 habitants et chez les catégories socio-professionnelles élevées. 11 % des répondants ont l’intention de pratiquer le covoiturage ou l’autopartage, une intention plus marquée chez les catégories socio-professionnelles élevées et dans les agglomérations de plus de 100 000 habitants. Par ailleurs, 9 % des répondants ont le souhait d’utiliser davantage les transports publics, en particulier en Haute-Savoie et dans la Loire.
Rénovation de l’habitat
La rénovation de l’habitat fait également partie des intentions des habitants. Sur cette thématique, deux actions dessinent une tendance et peuvent faire l’objet d’actions ciblées dans le cadre des politiques publiques.19 % des sondés se disent prêts à améliorer l’isolation de leur logement, une intention plus marquée chez les moins de 35 ans et dans les agglomérations de plus de 100 000 habitants. 20 % des répondants se disent prêts à remplacer leur chauffage actuel par un appareil au bois performant, particulièrement dans le Cantal, l’Isère et la Loire, et 11 % se disent prêts à acheter des bois de chauffe de meilleure qualité, en particulier dans le Rhône, en Isère et en Haute-Savoie.
Consommation et gestion des déchets
Les habitants sont également conscients de l’impact de leurs choix de consommation. Une prise de conscience qui peut être accompagnée par la promotion de l’agriculture locale et une sensibilisation à la réduction des emballages. 4 % des sondés souhaitent en effet consommer davantage local et de saison. Un souhait plus marqué chez les moins de 25 ans et dans les zones rurales, et 14 % souhaitent limiter leurs emballages et privilégier le vrac. Une intention plus forte chez les personnes âgées de 50 ans et plus. Concernant la gestion des végétaux et des espaces naturels et paysagers, 9 % des répondants ont l’intention de composter les déchets verts plutôt que de les brûler, en particulier dans l’Ain et le Rhône et 7 % souhaitent être plus vigilants pour éviter la prolifération des plantes allergisantes.
Enseignements riches
Ces enseignements sont riches pour les élus, qui peuvent accompagner les intentions et pratiques vertueuses de leurs concitoyens en mettant en place des solutions adaptées à l’échelle de leurs territoires.
Ce sondage met également en lumière le désir d’information des Aurhalpins. 91 % d’entre eux se disent intéressés par de l’information quotidienne sur l’état de la qualité de l’air, ils sont 75 % à s’estimer mal informés sur celle de leur commune. C’est bien évidemment en premier lieu la qualité de l’air là où l’on vit qui intéresse la majorité des habitants (80 %) ainsi que les prévisions pour les jours suivants (79 %). Par ailleurs, les sondés souhaitent pouvoir consulter l’état de la qualité de l’air avant leurs activités en extérieur : avant une promenade (45 %), avant de faire du sport (32 %) ou avant de sortir les enfants (19 %). Les panneaux d’affichage de la commune, les services web (site Internet et application smartphone) et la presse locale demeurent largement plébiscités comme moyen d’accès rapide et efficace à cette information.
Atmo entend donc dans les prochains mois mettre en place des outils pour faciliter l’accès et la diffusion de l’information en temps réel(1), en partenariat avec les collectivités locales ainsi que la presse locale. L’indice Atmo sera révisé à partir de janvier 2021 et sera dès lors basé sur les seuils de l’OMS.
Un besoin d’information qui appelle de nouveaux financements
« Si la crise sanitaire a retardé la présentation cette étude, elle n’a que confirmé et renforcé l’intérêt de ses résultats, souligne Eric Fournier, président d’Atmo Auvergne-Rhône-Alpes et également vice-président de la région Auvergne-Rhône-Alpes délégué à l’environnement, au développement durable, à l’énergie et aux parcs naturels régionaux. Nous avons vu que l’opinion réagit fortement à la qualité de l’air, qui est devenue une préoccupation majeure des Français, en deuxième position après la question de la qualité des produits alimentaires ». Une inquiétude en partie traduite par les résultats des élections municipales et le travail de la convention citoyenne sur le climat. « Aujourd’hui, tout le monde a compris qu’il faut une politique globale sur la question de la qualité de l’air, pour tenir compte de l’ensemble des polluants et de leurs interactions chimiques. Les associations de surveillance de la qualité de l’air sont soumises à une demande d’information croissante, plus complète et plus précise, ce que cette étude met d’ailleurs bien en évidence. Mais les collectivités et l’État doivent participer aux financements accrus rendus nécessaires pour répondre à ce besoin ».
1. Atmo propose déjà depuis 4 ans l’appli Air to go qui alerte et donne des informations géolocalisées sur la qualité de l’air et permet de trouver les zones saines à proximité.