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Débat énergétique: les limites de la démocratie participative

Le débat national sur la transition énergétique est terminé. Il a permis à 170 000 citoyens de débattre, c’est bien. Mais le site internet n’a recueilli qu’un peu plus de 1000 contributions. C’est maigre.

Il faut dire que les lacunes ont été nombreuses. Et que l’information en direction du public populaire a été totalement absente ! Nulle. Le service public de l’audiovisuel, dont c’est pourtant la mission  n’a absolument rien proposé pendant huit mois.  C’est de la part des responsables de l’audiovisuel public, pourtant prompts à défendre leur différence, une faute.

S’il existe une mission d’intérêt général, c’est bien celle qui consiste à mobiliser les moyens importants du service public pour expliquer, débattre, présenter, rapporter, montrer, donner la parole, avec un devoir de neutralité, d’objectivité…

L’occasion de faire oeuvre de pédagogie en utilisant bien les ressources publiques a été ratée.

Cette occasion manquée explique les limites du débat, dans son ampleur, et son intérêt. Ill y a fort à parier que le débat n’a fait se rencontrer que des citoyens aux idées arrêtées, venant exposer leurs convictions pour faire pencher la balance.

Le débat, comme le montre la synthèse nationale, reprend d’innombrables idées déjà présentées ici où là pour économiser l’énergie. C’est un recueil de bonnes intentions qui n’engagent à rien.

Le consensus a été trouvé sur des évidences: économiser l’énergie, développer les renouvelables, réduire la dépendance. Le débat a parfois confondu objectifs et réalités, les objectifs étant non pas des horizons difficiles à atteindre, mais donnés comme des évidences d’où découlent d’heureuses conséquences…Comme si la transition n’était pas un chemin difficile mais une construction de l’esprit.

Les limites sont apparues sur les points durs du nucléaire et des gaz de schistes sur lesquels rien de clair ni de précis n’a été dit, comme si le vrai débat faisait peur.

La partie intéressante du débat va commencer avec la préparation du projet de loi. Comme le dit le ministre de l’Ecologie, ” le Parlement va jouer un rôle majeur “. Ce truisme fait peur dans une démocratie où le dernier mot doit être ni au président ni à quelques débatteurs sans légitimité.

La loi devra être plus précise sur notre avenir énergétique. A moins qu’elle ne soit, et c’est un risque, qu’affichage et communication. C’est un sport national. La loi de 2011 sur la fracturation hydraulique n’a pas été appliquée.

michel.deprost@enviscope.com

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