Dans la logique de son activité historique, IFP Energies Nouvelles consacre une large part de ses recherches aux innovations dans le domaine de la mobilité décarbonée.
Le secteur du transport dépend largement aujourd’hui des énergies fossiles, sauf le secteur ferroviaire, largement électrifié. Or, le transport est le premier secteur émetteur de gaz à effet de serre. La sortie des énergies fossiles est essentielle, pour le transport router, comme pour le transport aérien, ou pour le transport fluvial ou maritime.
Pour le transport routier, le passage à la mobilité électrique est amorcé pour les véhicules électriques légers, avec des objectifs européens ,une reconversion industrielle engagée, afin de passer dans les prochaines décennies du moteur thermique à la motorisation hybride et surtout à terme à la motorisation électrique.
Pour le transport routier de fret , la motorisation thermique hydrogène est aussi en envisagée. Pour d’autres secteurs, comme le transport aérien ou le transport fluvial et maritime, le recours à des biocarburants, est prioritaire. Il s’agit de produire des molécules hydrocarbures de synthèse, associant carbone et hydrogène.
La première piste est celle des biocarburants obtenus à partir de déchets agricoles et non pas de cultures dédiées, afin de ne pas concurrencer les productions alimentaires. Les déchets de biomasse sont étudiés depuis plusieurs années par les scientifiques de l’IFPEN. Eric Heintze, directeur de l’établissement IFPEN de Solaize rappelle que ce dernier est très en pointe sur ces travaux.
Biocarburants : deux pistes en phase industrielle
Deux programmes judicieusement initié depuis plusieurs années sont en train d’aboutir à des solutions d’industrielles. Le programme BioTJet, développe un procédé de gazéification thermique de déchets de biomasse. Cette gazéification produit un gaz de synthèse dont sont séparés les divers composants , parmi lesquels le biojet, destiné à remplacer le kérosène de l’aviation. Le programme réuni IFPEN IFP Investissements, l’Alliance Forêt Bois, pour la fourniture de biomasse de déchets forestiers, Avril, Axens, filiale d’IFPEN et la société Elyse Energy. Le projet très avancé en est à la sélection d’un site de production industrielle capable de fournir 110 000 tonnes par an de carburant durable.
La seconde voie de valorisation des déchets de biomasse, la production de bioéthanol, développée par Axens, est largement explorée depuis plusieurs années. Le programme est porté par la société Futurol Technologies, et une première licence a été négociée avec la société INA, pour la création d’une bioraffinerie à Sisak, en Croatie. Une réflexion est menée sur un projet de filière industrielle en France.
Enfin , une troisième voie vise la production d’hydrocarbures de synthèse. Des hydrocarbures, sont des molécules associant hydrogène et carbone. L’objectif est ici d’associer de l’hydrogène produits grâce à de l’électricité d’origine renouvelable, à du carbone émis par des bio-procédés capturé lors de son émission.