Les trois membres de la Commission d’enquête viennent de rendre un avis unanimement défavorable au projet de Création d’un Center Parcs dans la forêt de Chambaran en Isère.
En attendant la décision du préfet de l’Isère, qui devra donner fin septembre la position de l’Etat sur le projet de création d’un Center Parcs sur la commune de Roybon, la commission d’enquête présidée par Gabriel Ullmann, a émis le 23 juillet dernier à l’unanimité un avis défavorable.
En projet depuis 2007 et soutenu par les élus locaux et du département, en raison des nombreux emplois qu’elle prévoyait de générer, la création du parc de loisirs Center Parcs de plus de 200 ha a été dans le cadre de la Loi sur l’eau soumise à une enquête publique du 14 avril au 28 mai dernier.
Les enquêteurs ont recueilli 727 observations relatives au projet et 60% de celles-ci lui sont défavorables. Dans son rapport la commission détaille sa position dans une douzaine de chapitres évoquant notamment, le gaspillage de la ressource en eau, des incidences sur les milieux très sous-évaluées (remaniements des terres, imperméabilisation, artificialisation), des installations sous-dimensionnées notamment pour accueillir les rejets d’eaux, en particulier les eaux chaudes à 29 °C des piscines, qui deux fois par an doivent être vidangées.
La protection de l’environnement l’a emporté
Bien que cet avis soit consultatif, il marque évidemment une victoire pour les opposants au projet très nombreux. Si le maire de Roybon, fervent défenseur du projet évoque « l’impartialité de la commission », la Frapna de l’Isère « se félicite des conclusions du rapport de la commission d’enquête, étayé par les éléments techniques et l’avis convergent de nombreux experts, ce document confirme en les amplifiant les observations que nous avions présentées ». Pour elle, comme pour beaucoup d’opposant le problème initial était le choix du site, une zone humide, tête de bassin versant des rivières de l’Herbasse et de la Galaure.
En mars 2014, le Conseil National de Protection de la Nature avait déjà donné un avis défavorable à l’opération. Il reste donc à l’Etat de prendre une décision définitive.