Hyvolution, première manifestation d’envergure nationale consacrée à l’hydrogène comme source d’énergie et comme moyen de stockage de celle-ci, rassemble les 4 et 5 février les professionnels de la filière, dont plusieurs développent leur business model depuis Auvergne-Rhône-Alpes.
C’est vrai, il y a déjà eu plusieurs événements autour de l’hydrogène-énergie comme à Albi l’année dernière, ou celui prévu à Grenoble en juin prochain, mais c’est la première fois que le sujet est abordé à ce niveau-là.
D’ailleurs pour inciter à la fréquentation de professionnels étrangers la première journée, ce jeudi, se déroulera uniquement en anglais.
Pour Pascal Mauberger, président de l’Association Française pour l’Hydrogène et les Piles à combustible (Afhypac) également président de McPhy Energy dont le siège est dans la Drôme, l’enjeu d’Hyvolution est clair : il s’agit d’informer, éduquer, faire parler de l’hydrogène. « Il y a plus d’un siècle, avec le dirigeable Hindenburg qu’on utilise l’hydrogène, mais aujourd’hui on le connait encore comme matière première et pas comme énergie. Il faut que l’hydrogène entre dans la réalité des gens ».
A deux mois de la Cop21, l’hydrogène apparaît comme une solution que l’on peut mettre en place rapidement.
“Les journées devraient surtout s’articuler autour de plateaux télé”, explique encore Pascal Mauberger, pas de présentations sous forme slide-show. On trouvera également une exposition des solutions déjà existantes, ainsi que des forums.
Les différentes interventions porteront sur la place de l’hydrogène dans les politiques énergétiques et industrielles en Europe, sur l’état des lieux des offres industrielles et des besoins en infrastructures. Les grandes lignes des programmes en cours, en Europe / en France (H2 mobilité, carburants,..).
On entrera dans le concret avec les projets pilotes, les démonstrateurs et premiers déploiements et on envisagera les principales évolutions attendues, en matière de solutions globales, de services et produits. Le rôle de l’innovation et de la R&D dans la baisse des coûts et l’émergence de nouvelles solutions.
En Auvergne-Rhône-Alpes une filière émergente
Le marché s’articule autour de grands groupes comme Suez, ou Air-liquide.
Ce dernier par exemple a ouvert la voie en équipant les chariots élévateurs d’Ikea de piles à combustible, permettant ainsi une plus grande amplitude horaire. Cela représente aujourd’hui une opportunité importante de la division Hydrogène Energie du groupe, dirigée par Erwin Penfornis. Déjà aux Etats-Unis 15 000 chariots sont équipés. Dans un deuxième temps ce sera la mobilité qui représentera le plus gros potentiel.
C’est à Grenoble qu’on est le plus en avance dans le domaine. La jeune société Symbio FCell produit désormais des piles à hydrogènes qui viennent équiper des Kangoo ZE comme prolongateurs d’autonomie. Ceux-ci frisent bientôt les 400 km.
C’est la distance maximum sans recharge effectuée par un des véhicules du projet HyWay développé entre Lyon et Grenoble. Plus gros projet européen de flotte à hydrogène, il illustre bien la stratégie française, contrairement à l’Allemagne[1], de développement de l’hydrogène-Energie à partir des flottes captives, celle de la Poste par exemple.
Ad-Venta, PaxiTech ou WH2 sont quelques-unes des start-up régionales, parmi la trentaine de jeunes entreprises qui gravitent autour des grands groupes et qui travaillent sur les démonstrateurs, qui font de l’hydrogène-énergie une solution pour aujourd’hui.
[1] L’Allemagne a fait le choix d’investir dans des infrastructures de recharge, en bordure des grands axes, pour inciter au développement de l’usage du véhicule à hydrogène