Déficit pluviométrique de 70 % par rapport à la normale, sols très secs, eaux superficielles dégradées, risque d’incendie accru: le Département de l’Ain confronté à un cocktail de risques.
Arnaud Cochet, préfet de l’Ain, a présidé ce vendredi matin le comité départemental de vigilance sécheresse pour faire le point sur la situation hydrique du département. Ce comité consultatif est composé des grands utilisateurs de l’eau, des principaux gestionnaires de la ressource et des services de l’État concernés. Il se réunit chaque mois depuis avril 2019.
Les échanges ont permis de rappeler le déficit pluviométrique important observé dans l’Ain. L’écart est de près de 70 % par rapport aux valeurs normales. Le faible indice d’humidité des sols a également été souligné. Il est de l’ordre de 40 à 50 % d’écart par rapport à la normale dans la Bresse et la Dombes, secteurs de plaine les plus touchés par le manque d’eau.
Des eaux de surface dégradées
L’état des eaux superficielles (lacs, cours d’eau, retenues) s’est globalement dégradé. Plusieurs cours d’eau (Reyssouze, Chalaronne, Sereine, Ain) se trouvent dans une situation critique avec des débits observés faibles voir nuls.
L’état des eaux souterraines est aussi préoccupant, notamment dans le bassin de gestion « Dombes-Certines ». Une baisse significative de la production d’eau potable dans l’Ouest du département a d’ailleurs été constatée par les syndicats producteurs.
Des feux de végétation nombreux
Cet état de sécheresse extrême facilite le déclenchement de nombreux feux de végétation : 160 départs de feu ont été maîtrisés depuis le début de juillet par le SDIS (Service départemental d’Incendie et de Secours de l’Ain, dont 10 pendant la seule journée du jeudi 25 juillet. Il en est appelé à la plus grande prudence de chacun.
Dans ce contexte, et après avoir consulté le comité, le préfet envisage dans les jours à venir de durcir les mesures de restrictions d’usages de l’eau déjà en vigueur. Le bassin de gestion des eaux souterraines « Dombes-Certines » serait placé au niveau « crise ». Ce niveau est aussi envisagé pour les bassins de gestion des eaux superficielles de la Bresse et de la Dombes.
Les restrictions prochaines concerneront particuliers et professionnels et elles feront l’objet de contrôles. Néanmoins, en concertation avec le monde agricole représenté au comité, des aménagements permettant de prendre en compte les besoins des récoltes seront prévus selon des modalités qui restent à définir avec la profession.
Un arrêté préfectoral réglementant l’accès et la circulation dans les massifs forestiers du secteur Sud-Bugey, ainsi qu’un arrêté relatif à l’interdiction de la pêche sur certains secteurs de la Rivière d’Ain sont actuellement à l’étude.