Les trous noirs doivent leur nom au fait qu’ils sont si denses qu’aucune lumière ne s’en échappe. Ils ne peuvent être détectés par les télescopes classiques qui captent la lumière. Ils sont donc étudiés par les rayons X qu’ils émettent , grâce à des appareils installés sur des satellites, comme par exemple INTEGRAL.
Les plus gros trous noirs se cachent au centre des galaxies et leur masse équivaut à quelques millions ou quelques milliards de fois celle du Soleil. En avalant des quantités énormes de matière, ils deviennent les sources les plus lumineuses de l’Univers, des « quasars ».
Après de longues observations au moyen du satellite INTEGRAL, des astrophysiciens de l’Université de Genève (UNIGE) ont montré qu’une fraction importante des quasars est entourée de nuages de gaz et de poussière qui absorbent et réfléchissent la lumière produite à proximité du trou noir.
Pour Roland Walter, chercheur responsable du Centre de Données INTEGRAL de l’UNIGE, ” l’émission lumineuse des trous noirs situés au centre des galaxies est déterminé par la diversité des environnements en présence.” L’émission de rayons X repérée dans une partie des quasars a un pic dont l’énergie équivaut à celle des rayons X balayant l’Univers dans son ensemble. Les astrophysiciens peuvent conclure que ces rayons sont émis par nombre de trous noirs, dissimulés par des nuages.
“En nous indiquant la pièce manquante du puzzle de l’émission de rayons X dans l’Univers, INTEGRAL pourrait avoir résolu un mystère vieux de trente ans”, ajoute Chris Winkler, responsable scientifique du projet INTEGRAL à l’Agence Spatiale Européenne (ESA). Cette compréhension d’un phénomène complexe fait l’objet d’une publication dans le dernier numéro de la revue Astronomy & Astrophysics.