Dans le cadre du programme européen GMOS (Global Mercury Observation System) le Laboratoire de Glaciologie et Géophysique de l’Environnement (LGGE – CNRS/UJF) et l’Université Joseph Fourier ont mis en place une instrumentation de pointe en Antarctique et au milieu de l’océan Austral.
Grâce à l’appui logistique de l’Institut Polaire français IPEV (programme GMOstral), trois sites sont désormais opérationnels : la base côtière Dumont d’Urville en Antarctique, la base franco-Italienne Dôme C située à 3 200m d’altitude sur le plateau antarctique avec une température moyenne annuelle de -50°C, et l’Ile d’Amsterdam, rocher de 10 km de large situé en plein océan Austral à plus de 5 000 km de l’Afrique du sud.
Les chercheurs du LGGE et les personnels hivernants de l’IPEV mesureront pour plusieurs années et en continu les concentrations atmosphériques en mercure. Nicolas Vogel, se trouve à Dumont d’Urville, Sébastien Aubin au Dôme C, Erwan Coz et Boris Bouillard à l’Ile Amsterdam. Le site du Dôme C de la station Concordia est géré en partenariat avec une équipe du CNR italien (N. Pirrone).
Le mercure est un polluant émis lors des combustions et par des sources naturelles telles que les océans. Dans l’environnement terrestre, le mercure se transforme en contaminant puissant des chaînes alimentaires aux effets sanitaires importants. Il est urgent de réguler les émissions mondiales de mercure. Pour cela il faut être en mesure de mesurer l’efficacité des décisions de réduction des émissions polluantes. Le programme européen GMOS lancé en 2010 permet de bâtir un réseau mondial d’observation des espèces atmosphériques de mercure afin de surveiller son comportement dans l’atmosphère, sa réactivité et l’évolution de sa concentration à plus long terme en réponse, par exemple, à des régulations nationales et internationales importantes.