Du gaz magnétisé se trouvait entre les galaxies ou entre les étoiles d’une même galaxie peu après le Big Bang. Une équipe internationale d’astrophysiciens avance pour la première fois une explication : un champ magnétique initialement faible a pu être amplifié par des mouvements turbulents qui ont dû exister dans l’Univers primordial. Des mouvements turbulents à l’intérieur de la Terre et du Soleil sont à l’origine du magnétisme de ces objets.
« Selon nos simulations, cette turbulence produit une croissance exponentielle du champ magnétique », expliquent Christoph Federrath et Gilles Chabrier du CRAL, (CNRS / ENS Lyon / Université Claude Bernard Lyon 1). Nos calculs montrent que ce phénomène est possible même sous des conditions physiques extrêmes, comme celles rencontrées peu de temps après le Big Bang, lors de la formation des premières étoiles »
Les simulations numériques révèlent comment les lignes de champ magnétique sont étirées, tordues et repliées par les « flots » turbulents. L’électricité génère un champ magnétique à travers le mouvement de particules chargées. De même , les charges sont soumises à une force lorsqu’elles se déplacent dans un champ magnétique. « L’interaction entre énergie turbulente, sorte d’énergie cinétique générée par la turbulence, et champ magnétique, peut amplifier un champ initialement faible et le convertir en un champ fort », précisent les astrophysiciens qui espèrent mieux comprendre les propriétés des premières étoiles et galaxies.
Cette recherche s’intègre dans un projet piloté par Gilles Chabrier, médaille d’argent 2006 du CNRS, financé par une bourse senior européenne « European Research Council advanced grant » du 7e programme-cadre dédiée à la compréhension de la physique des proto-étoiles et des planètes extrasolaires. Ces travaux sont publiés dans la revue Physical Review Letters.