Des milans royaux sont victimes des activités humaines, par électrocution mais aussi empoisonnement. Un programme européen décliné en Auvergne-Rhône-Alpes par la Ligue de protection des oiseaux (LPO) va permettre de mieux connaître les risques encourus par les oiseaux.
Afin d’identifier et de quantifier les principales causes de mortalité de plusieurs espèces de rapaces en Europe, un ambitieux projet européen « Life Eurokite » a été lancé en 2020. Ce programme permettrait grâce à la télémétrie de lutter directement contre les causes de mortalité liées à l’activité humaine.
Recherche d’une nourriture de moins en moins abondante (insectes, micro-mammifères…), perte d’habitats due à l’urbanisation, migration parfois difficile selon les conditions météorologiques… Les populations de rapaces ont des conditions de vie difficile. Et à cela s’ajoute une mortalité dont l’origine est aussi souvent anthropique : empoisonnements, tirs, collisions avec des vitres, des pales d’éoliennes ou des câbles électriques, électrocutions…
Près de 700 rapaces équipés
Le programme Life Eurokite prévoit d’équiper 615 milans royaux et 80 autres rapaces (pygargues à queue blanche, aigles impériaux et faucons sacres) de balises GPS dans 12 pays européens, entre 2020 et 2024. En Auvergne-Rhône-Alpes 25 milans royaux seront équipés en 2021 dans le Cantal, en Haute-Loire et dans la Loire.
Grâce à une alerte en temps réel, toute suspicion de mortalité d’oiseau équipé sera immédiatement signalée. Le partenaire local du programme pourra rapidement collecter le cadavre et déterminer la cause de mortalité, grâce à une autopsie, une radiographie et des analyses toxicologiques. La démarche permettra une vision précise des différentes causes de mortalité des milans royaux et d’autres rapaces concernés le long de leurs voies de migration.
En octobre, déjà deux milans royaux équipés ont été retrouvés morts en Auvergne-Rhône-Alpes : un potentiel cas d’électrocution dans le Cantal et un éventuellement victime d’empoisonnement dans le Puy-de-Dôme. Cinq autres cadavres de milans royaux non équipés ont été retrouvés (un oiseau plombé dans l’Isère, trois oiseaux empoisonnés dans le Puy-de-Dôme, un autre mort de cause non identifiée). L’Office français de la biodiversité (OFB) mène des enquêtes et la LPO Auvergne-Rhône-Alpes portera systématiquement plainte auprès des tribunaux.
En cas de découverte d’un cadavre de milan royal ou d’un autre rapace (même non balisé), la LPO (sabine.boursange@lpo.fr ou 07 77 82 88 26) et le service départemental de l’OFB peuvent être contactés afin que, dans la mesure du possible, des analyses soient réalisées et qu’une enquête soit diligentée au plus vite.