Michèle Rivasi, députée européenne, militante écologiste et anti-nucléaire de longue date est décédée ce mercredi matin à Bruxelles d’une crise cardiaque à l’âge de 70 ans.
Originaire de Montélimar, Michèle Rivasi avait suivi l’enseignement de l’École normale supérieure de Fontenay-aux-Roses. Professeure agrégée de sciences naturelles et titulaire d’un DEA en didactique des sciences elle a été nommé en 1977, en lycée, puis quatre ans plus tard, à un poste de professeure agrégée à l’Institut Universitaire de Formation des Maîtres (IUFM) de Valence (1980-1997) et de Grenoble (2002-2003).
Toujours implantée dans son département natal, la Drôme, Michèle Rivasi, avait après l’accident de Tchernobyl en 1986, cofondé et présidé la Commission de recherche et d’information indépendantes sur la radioactivité (Criirad) basée à Valence. Elle s’était battue pour le droit à l’information sur la pollution par les radioéléments, face au surpuissant lobby du nucléaire.
Elle se lance en politique en 1997 en étant élue députée apparentée Parti socialiste de la Drôme. Elle adhère au parti Les Verts en 2005. Quatre ans plus tard, elle est élue eurodéputée, puis réélue en 2014 et en 2019. Elle était très populaire auprès des militants écologistes, qui l’avaient placée devant Cécile Duflot lors des primaires de 2016 , avant la présidentielle de 2017. En 2019, face à Yannick Jadot. elle avait de peu échoué à être tête de liste aux européennes. Pendant l’épidémie de Covid-19, elle avait pris position contre la vaccination obligatoire et avait comparé le passe sanitaire à l’apartheid.
Les réactions ont été très nombreuses, en particulier dans les partis de gauche, dans les organisations écologistes politiques, mais aussi dans le monde associatif.
« Elle était de ces infatigables militantes, conviviale, authentique, accessible. Nous pleurons une grande dame de l’écologie politique. Toutes nos pensées à sa famille », a réagi la secrétaire nationale du parti Marine Tondelier . François Veillerette, porte-parole et fondateur de Générations Futures, avait eu l’occasion de travailler personnellement à ses côtés il y a 20 ans lorsqu’elle était Directrice de Greenpeace France, alors que François était Président du Conseil d’Administration de cette ONG. « A Bruxelles comme à Strasbourg elle était d’ailleurs la principale défenseuse de ces sujets parmi les eurodéputé.s écolos, chacun.e.s ayant sa « spécialité ». Nous avions ainsi l’habitude de la voir très régulièrement faire une apparition dans les conférences de presse en ligne de Générations Futures sur les différents dossiers « chimiques » que nous avons publiés ces dernières années. On pouvait compter sur elle dans tous ces combats écologistes et également pour dénoncer l’influence obscène des lobbies, dont elle était une des bêtes noires et une des principales pourfendeuses. «Toujours présente, toujours engagée, sans jamais en rabattre sur ses exigences et sans faiblesse face aux puissants » c’est ainsi qu’on pourrait dépeindre Michèle Rivasi en quelques mots. »a déclaré François Veillerette.