Directeur général d’ITER Organisation depuis 2015, Bernard Bigot s’est éteint le 14 mai 2022, emporté par la maladie à l’âge de 72 ans. Tous ceux qui ont eu le privilège de travailler à ses côtés dans l’ensemble de ses activités, d’enseignement, de recherche, d’administration, gestion, gardent le souvenir d’un scientifique volontaire, optimiste, visionnaire, ayant le souci du partage.
Bernard Bigot, directeur général de ITER Organisation est décédé ce samedi 14 mai d’une maladie. Le monde de la recherche, de l’enseignement supérieur, de l’énergie, lui rendent hommage. Bernard Bigot était directeur général du projet ITER depuis 2015, après avoir été administrateur général du CEA de 2009 à 2015.
« Disponible à tous ceux – media, responsables politiques ou économiques, personnalités ou simple visiteurs – qui « voulaient comprendre », il savait fournir des explications simples et éclairantes. Bernard Bigot était un visionnaire. Exigeant envers ses collaborateurs, il l’était plus encore envers luimême. La loyauté était pour lui la plus haute des vertus et sous des dehors qui pouvaient paraître austères, c’était un homme d’une profonde humanité. » rappelle le communiqué d’ITER Organisation. Nous pouvons témoigner, en tant que rédaction d’Enviscope, de disponibilité et de cette passion de communiquer, exprimée par Bernard Bigot à l’occasion d’un entretien accordé à notre site.
Agrégé de sciences physiques, docteur en chimie
Admis à l’Ecole Normale Supérieure de Saint-Cloud à 19 ans, agrégé de sciences physiques à 23 ans, docteur en chimie nucléaire à 29 ans, Bernard Bigot fut un acteur militant de la création de l’Ecole Normale Supérieur de Lyon. Il fut dans cette école, successivement professeur des universités, directeur adjoint chargé des études, puis de la recherche, avant d’en devenir directeur de 2000 à 2003.
Parallèlement à son activité de chercheur et d’enseignant, Bernard Bigot a été directeur général de la recherche et de la technologie (DGRT) de 1993 à 1997, et directeur de cabinet de Claudie Haigneré, ministre déléguée à la Recherche et aux Nouvelles technologies, de 2002 à 2003.
Nommé Haut-commissaire à l’énergie atomique en 2003, il devint en janvier 2009, administrateur général du Commissariat à l’Energie Atomique et aux Energies Alternatives. Il convient effet de rappeler que le C2E2A, a mené depuis plusieurs décennies des travaux sur l’énergie solaire en particulier photovoltaïque, mais aussi sur les énergies alternatives, sur l’hydrogène, sur les piles à combustibles. La ministre de l’Enseignement supérieur et de Recherche,Frédérique Vidal salue l’engagement exceptionnel de Bernard Bigot » comme » grand serviteur de l’État. »
Cap sur la fusion nucléaire
A la direction d’ITER, l’organisation internationale dédiée à la fusion, Bernard Bigot avait permis au programme, rappelle Frédérique Vidal, » de retrouver une dynamique qui, depuis, ne s’est pas démentie. En dépit de la charge de travail qu’ITER lui imposait, Bernard Bigot demeurait profondément impliqué dans de nombreuses institutions qui lui étaient chères à des titres divers. »
Bernard Bigot était aussi président de la Fondation de la Maison de la Chimie ; membre du conseil d’administration de physique électronique de Lyon (CPE Lyon) ; président de la Fondation de l’Université de Lyon et suivait avec intérêt les travaux de l’Institut Mérieux, de l’Institut de Paléontologie Humaine, de la Fondation Prince Albert 1er de Monaco. Il avait été récemment élu à l’Académie des technologies.
Bernard Bigot était Commandeur de la Légion d’Honneur et Officier de l’Ordre du Mérite, Commandeur de l’Ordre royal de l’Étoile polaire (Suède), décoré de l’Étoile d’or et d’argent de l’Ordre du Soleil Levant (Japon) et avait récemment reçu la Médaille de l’Amitié, décernée par le gouvernement chinois.