Une démarche d’éco-conception peut être rentable comme elle peut aboutir à des échecs si elle ne répond pas à plusieurs conditions. Dans un article récent, Marie-France Vernier fournit quelques pistes sur les conditions de réussite d’une démarche d’éco conception en analysant cinq entreprises située en France et aux EtatsUnis.
Cette Étude a montré les avantages de l’éco-conception, en termes de rentabilité, d’image, de relations avec les parties prenantes, dans l’entreprise et à l’extérieur de l’entreprise : fournisseurs, clients, distributeurs. L’étude relève aussi les difficultés rencontrées par des entreprises dans leur démarche d’éco conception. L’étude permet de cerner les facteurs de réussite d’une démarche d’éco-conception.
La première condition de réussite d’une démarche d’éco-conception réside dans le fait que l’innovation doit être portée par la direction de l’entreprise. Même si l’idée de la démarche, la proposition émanent d’un service, d’une personne, la démarche d’éco conception doit être appropriée par la direction et intégrée dans la stratégie de l’entreprise. Une démarche d’éco conception ne peut être engagée avec des chances raisonnables de succès d’une manière opportuniste, par exemple simplement dans le cadre d’un financement extérieur sous forme de subvention.
Une démarche d’éco conception peut être partielle, ne concerner qu’un produit, puis s’étendre progressivement d’autres produits.
Importance d’une stratégie marketing
La mise au point d’une produit selon une démarche d’éco-conception doit s’intégrer dans une stratégie marketing complète. Il est capital de penser le produit en fonction du marché, des besoins de la clientèle, de penser le produit lui-même mais aussi son emballage, les informations, données sur les produits, la communication sur le produit.
Il faut réfléchir à la manière dont est mise en avant la dimension éco conception du produit, sa dimension écologique, en fonction justement des attentes de différents segments de clientèles.
Il est préférable de mettre en avant la dimension écologique d’un produit si la cible que ce soit un particulier ou une entreprise intègre cette dimension sans ses critères d’achats.
La troisième clef du succès est la collaboration avec les distributeurs. Pour être compris, un produit doit être accompagné, présenté, expliqué.
Marie France Vernier, est économiste de formation, professeur à l’ESDES, où elle enseigne les cours suivants « marketing et éthique », « Enjeux éthiques autour de la Supply-Chain », « Les études de marché ». Marie France Vernier est aussi responsable pédagogique du Master Management, Stratégie d’Entreprise, en alternance de l’ESDES.
Marie France Vernier est chercheuse. Elle mène des travaux dans le domaine de l’éco-conception. Elle réalise actuellement une étude dans le cadre de l’ESDES, avec le soutien de l’ADEME sur les politiques de prévention des déchets dans les PME en collaboration avec Corinne Berneman (ESC Saint-Etienne).Elle mène aussi une recherche sur les relations distributeurs-consommateurs dans une perspective de développement durable dans le domaine alimentaire avec le soutien du Ministère de la Recherche, en collaboration avec les universités de Paris-Est Créteil et de Rennes et AgroParisTech.
Elle mène avec ses collègues Naciba Hamed (ESDES), Sylvain Plouffe (Université de Montréal) et Paul Lanoix (HEC Montréal) une recherche sur la rentabilité de l’éco conception, avec le Pôle Ecoconception de Saint Etienne, et l’Institut pour le développement des produits, organisme créé par des entreprises au Québec. Une étude portant sur 100 entreprises dans les deux pays, sera publiée en 2014.…
Les deux articles de Marie France Vernier sont accessibles sur le liens suivants:
– sur le bilan de l’écoconception:
– sur la mise en place d’une démarche d’éco-conception