Une réunion tenue au ministère a confirmé récemment l’engagement de l’Etat pour la réalisation d’un tel équipement sur la zone de Rovaltain ( Romans-Valence-Tain l’Hermitage) et non sur le pôle de biologie de Lyon-Gerland, ou encore sur le secteur de l’Arbois dans l’agglomération de Marseille.
Ce feu vert signifie un soutien au projet porté par les collectivités qui est bien plus qu’une opération ponctuelle d’aménagement du territoire. C’est bien un équipement scientifique structurant qui doit être développé sur la zone.
Il faut à présent approfondir le dossier scientifique. « Nous allons constituer un conseil scientifique en allant voir les spécialistes français non pas tant de la toxicologie ou de l’écotoxicologie, secteurs dans lesquels il y a justement peu d’équipes, mais en allant voir des chercheurs de disciplines proches qui souhaitent s’engager dans cette voie» explique le responsable du projet désigné par la présidente du CNRS et par l’Université Lyon, le Pr Alain Pavé, professeur des universités de biologie (Université Lyon 1) , qui fut responsable d’un programme de recherche environnement-société au CNRS et vient d’achever le programme Amazonie, mission de six ans d’organisation de la recherche en Guyane. Le conseil scientifique dressera les objectifs du nouveau pôle de recherche avec ses collègues français, mais aussi progressivement avec des chercheurs européens et même d’autres continents.
Programme scientifique
Le programme scientifique défini au printemps 2009, validé, des équipes pourraient commencer à réaliser des prototypes d’équipements, comme par exemple l’écotoxicotron, qui permettra de recréer des milieux pour y étudier les effets de substances chimiques sur des organismes particuliers, mais aussi sur des populations entières « Il s’agira d’aller jusqu’à l’étude des moyens de remédiation » souligne Alain Pavé. On voit en effet avec un dossier comme celui de la pollution du Rhône par les PCB, qu’il faut comprendre les problèmes, et les régler. Le pôle comprendrait aussi des installations pour des expériences sur des animaux, etc. La construction proprement dite pourrait commencer en 2010 pour une mise en service en 2011-2012.
Un hôtel à projets
« Le pôle fonctionnera comme un hôtel à projets. Comme d’autres grands équipements, il comportera des équipements qui pourront être utilisés par plusieurs équipes » explique Alain Pavé.
Le pôle devrait fonctionner au sein d’un des organismes de recherche rhônalpins, le Ministère ne souhaitant pas la création d’une structure indépendante au moment où le monde universitaire et scientifique s’unifie. Le centre devrait être accueilli par exemple par des universités d’autant plus qu’il devrait comprendre un volet formation, initiale et continue. Le pôle devrait aussi fonctionner en liens avec des entreprises. Il devrait par exemple répondre aux besoins d’entreprises du secteur de la chimie qui doivent appliquer le règlement REACH sur le rôle des susbtances chimiques. Le pôle devrait aussi susciter la création d’entreprises de services dans le secteur de l’écotoxicologie et de la toxicologie.
Le projet de pôle d’écotoxicologie fait partie du Grand Projet Rhône-Alpes, porté par la Région, le département de la Drôme, les collectivités du secteur.
