Les Listes Rouges Régionales permettent la prise en compte et anticipation des pressions croissantes, conséquences du changement climatique sur les milieux aquatiques d’Auvergne Rhône-Alpes.
L’impact du changement climatique, des interventions humaines et industrielles sur les cours d’eau et rivières Auvergne-Rhône-Alpes, n’est sans doute pas assez anticipé. Les résultats très négatifs et très inquiétants des listes rouges régionales « poissons et écrevisses » et les résultats de la mise à jour des listes des ZNIEFF ( Zones Naturelles d’Intérêt, Ecologique, Floristiques et Faunistiques ) en Auvergne-Rhône-Alpes montrent les menaces qui pèsent sur les milieux aquatiques ( ruisseaux, torrents, rivières, lacs, mares, etc) . La valeur patrimoniale de ces milieux et de leurs hôtes est indiscutable.
Les contributeurs des études menées depuis deux ans disposent des éléments factuels pour poser les débats et réflexions sur les causes de ce déclin et envisager les solutions pour l’avenir des espèces piscicoles et plus globalement des milieux aquatiques.
Les cours d’eau d’Auvergne Rhône-Alpesva subiront une baisse des débits moyens interannuel de l’ordre de -10% à -40%. La baisse sera de -10 à -60% des débits d’étiage sur le bassin du Rhône d’ici 2100, selon une étude de l’Agence de l’Eau Rhône Méditerrannée Corse menée par Aubé D. en 2016). L’augmentation des températures de l’air observée sur la région est de l’ordre de +1,9°C à +2,4°C sur la période 1959-2018 selon l’Observatoire régional du Changement Climatique (ORCAE, 2019). Une augmentation de la température de l’eau aura aussi lieu. Ces pressions seront très impactantes voire déterminantes pour le maintien de plusieurs espèces, en particulier pour les salmonidés, pour d’autres espèces migratrices et l’Apron.
L’actualisation en 2022 de l’inventaire des Zones Naturelles d’Intérêt Ecologique, Faunistique et Floristique (ZNIEFF) en région Auvergne-Rhône-Alpes confirment les tendances. L’élaboration des listes rouges régionales « poissons » et « écrevisses » a été l’opportunité et la base de travail requise pour actualiser les listes ZNIEFF déjà existantes et les élargir à la présence des poissons et des écrevisses. Initiées dès 2003, l’actualisation des listes d’espèces et habitats déterminants des ZNIEFF nécessite une mise à jour de ces listes, notamment en raison des programmes d’amélioration et de synthèse des connaissances de la biodiversité développés ces dix dernières années (Natura 2000, plans nationaux d’action, listes rouges régionales…).
L’actualisation a porté sur 505 ZNIEFF ont été nouvellement enrichies (aucune donnée poisson n’était disponible) de données relatives aux espèces piscicoles et 146 sont maintenues (espèces toujours présentes), en comparaison de 305 ZNIEFF recensés jusqu’alors. La visibilité des espèces piscicoles est donc fortement accrue sur le territoire. Pour les écrevisses, le maintien de nombreuses populations d’écrevisse à pattes blanches semble fortement compromis. Ce sont 217 ZNIEFF qui sont identifiées avec présence d’écrevisses à pattes blanches seule espèce d’écrevisse déterminante sur la région. Les résultats obtenus traduisent le même sentiment de précarité que ceux de la liste rouge et des observations des gestionnaires.