Les administrateurs salariés d’EDF ont unanimement rejeté le projet de budget 2021 et le plan moyen terme 2021-2023 d’EDF présentés au conseil d’administration. Ils refusent aussi le projet de démantèlement du groupe préparé selon eux par le Gouvernement.
Après les actions dans les établissements et sur le terrain, ce sont les représentants des salariés au conseil d’administration du groupe qui ont exprimé la semaine dernière leurs désaccord avec les orientations impulsées pour l’entreprise. « Nous avons interpellé les élus de la République. Leur étonnement est grand face au décalage entre l’engagement de service public sur le terrain et la stratégie en sous-main de privatisation à petit feu, qui risque de faire échouer la transition énergétique. Pour les plus au fait (depuis LR jusqu’au PCF), nous avons leur soutien, y compris sur les lieux de manifestation. »
Les salariés ont droit au débat et aux informations sur le devenir d’EDF
Les administrateurs salariés ont exprimé « les inquiétudes des salariés qui sont, par leur travail, finalement et depuis trois quarts de siècle, les premiers investisseurs. » Les salariés « qui œuvrent chaque jour à la réussite de notre entreprise, ont droit au débat et aux informations sur le devenir d’EDF car ce sont bien les premiers concernés. »
La communication descendante, les lettres adressées en priorité aux décideurs sont vécus comme autant de frustrations « qui risquent de se retourner contre cette hiérarchie, dont la tâche n’est pas facilitée sur le long terme. »
Le budget, estiment les administrateurs « fait l’impasse sur les raisons qui ont amené à cette situation et les erreurs stratégiques de l’entreprise portées par l’État actionnaire. Il nous ramène aux débats que nous avons eus en 2005 lors de la mise en bourse d’EDF qui, elle aussi, était supposée nous amener à un avenir radieux. Ce n’est clairement pas le cas. »
Hercule n’est pas une fatalité
La situation d’EDF est difficile, reconnaissent les représentants des salariés, mais « la solution ne passe pas fatalement par le projet Hercule, qui est un démantèlement programmé d’EDF malgré toutes les communications garantissant un caractère intégré pérenne. » Les administrateurs salariés regrettent que « la présence d’administrateurs salariés soit considérée par certains comme incompatible avec les prérogatives normales d’un conseil d’administration, à savoir instruire les options stratégiques en son sein, à iso-niveau de confiance, d’information, de responsabilité de tous ses membres. Notre présence ici n’est pas une indulgence accordée aux salariés, c’est la loi. Nous en demandons l’application ».