Electricité

Drôle d’horaire pour un dossier aussi sensible. Peu avant minuit, lundi soir, le ministère de l’Énergie a indiqué que les prix réglementés de l’électricité augmenteront de 5 % le 1er août. Une hausse qui en annonce une autre: le 1er août 2014, les tarifs d’EDF augmenteront à nouveau de 5 %. En fait, selon le projet d’arrêté qui sera soumis le 16 juillet au Conseil supérieur de l’énergie (qui réunit les pouvoirs publics, les représentants des entreprises énergétiques et des associations de consommateurs), une troisième hausse de 5 % au 1er août 2015 est également prévue, «sous réserve de l’évolution effective des coûts (d’EDF)».À l’arrivée, les tarifs réglementés pourraient donc grimper de 15 % sur deux ans.

Ce bond de 10 % en l’espace d’une année – et sans doute de 15 % sur deux ans – est le plus important depuis dix ans: sur la période 2003-2012, les prix réglementés avaient grimpé de 14,1 % en tout. Les investisseurs ont aussitôt salué cette bonne nouvelle pour EDF: à la Bourse de Paris, le titre de l’électricien s’est envolé de 9,26 %.

Pas de recours au Conseil d’État

Cette forte majoration des tarifs ne constitue pas une surprise: la Commission de régulation de l’énergie (CRE), qui rend un avis sur la décision des pouvoirs publics, avait indiqué qu’une hausse de 9,6 % était nécessaire pour couvrir les coûts d’EDF, comme l’impose d’ailleurs la loi. Une nouvelle fois, le gouvernement s’est donc retrouvé pris entre deux feux: d’un côté, respecter la logique économique induite par les textes, de l’autre, ne pas mécontenter le consommateur par une trop forte augmentation. Qu’il s’agisse du gaz ou de l’électricité, la question tarifaire est toujours un sujet très politique.

À l’arrivée, cette double hausse de 5 % en 2013-2014 correspond à un point d’équilibre. À preuve, elle satisfait la plupart des parties en présence. Dans l’entourage d’EDF, on salue une décision qui donne de la visibilité aux revenus. L’électricien insiste régulièrement sur l’ampleur des investissements nécessaires pour la maintenance de son parc de production et la construction de nouvelles installations.

Du côté des opérateurs alternatifs, les concurrents d’EDF, l’association Anode qui les fédère prend bonne note de «la décision du gouvernement d’entamer le nécessaire rattrapage tarifaire, qui marque une rupture après plus de dix années de politisation néfaste des prix». L’Anode avait prévenu: si les pouvoirs publics avaient opté pour une augmentation trop modique induisant une distorsion de conséquence, l’association risquait fort de porter l’affaire devant le Conseil d’État.

Après la décision de lundi soir, la relative satisfaction d’EDF et de ses rivaux n’est toutefois pas partagée par tout le monde: les associations de consommateurs dénoncent un trop fort impact sur le pouvoir d’achat. Pour l’UFC-Que choisir, cette hausse «répond à la seule ­demande d’EDF». Pour Xavier Caitucoli, le président de Direct Énergie, «l’augmentation des ­tarifs ne doit pas être considérée comme une occasion de se plaindre mais bien comme une opportunité de faire jouer la concurrence». Et de rappeler que son offre Esprit ­libre propose un prix fixe pendant deux ans. La bataille des tarifs de l’énergie n’est pas un vain mot.

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