La filière de production d’électricité à partir des bio-énergies, reste marginale. Mais le potentiel d’une forêt nationale gérée durablement permet de développement de cette production, en particulier dans des territoires et des régions très riches sur le plan forestier.
La puissance installée du parc de production d’électricité à partir de bioénergies a progressé de 63 MW en 2021, selon le Panorama de l’électricité renouvelale publié par Réseau de Transport d’Energie ( RTE) , Enedis, le Syndicat des Energies renouvelables et l’ORE. . Le parc totalisait une puissance de 2 213 MW dont 1 242 MW sur le réseau d’Enedis, 833 MW sur le réseau de RTE, 136 MW sur les réseaux des Entreprises Locales de Distribution (ELD) et 2 MW sur le réseau d’EDF SEI en Corse. En 2021, le parc bioénergies a progressé de 2,9 % et plusieurs projets sont à l’étude
Au cours du quatrième trimestre 2021, la puissance du parc a augmenté de 9 MW. De nombreux projets sont à l’étude et représentent 133 MW. Au 31 décembre 2021, 74 MW sont programmés sur le réseau d’Enedis, 41 MW sur le réseau de RTE et 18 MW sur les réseaux des ELD.
Des disparités régionales
La répartition du parc bioénergies sur le territoire est hétérogène. Seules deux régions dépassent le seuil des 300 MW raccordés au 31 décembre 2021 : Nouvelle-Aquitaine (337 MW) et Île-de-France (325 MW). Deux régions disposent de plus de 200 MW raccordés à son réseau : ProvenceAlpes-Côte-d’Azur (293 MW) et Grand Est (255 MW).
Quatre régions ont une puissance raccordée comprise entre 100 MW et 200 MW : Auvergne-Rhône-Alpes (191 MW), Hauts-deFrance et (181 MW), Occitanie et Normandie (toutes deux à 149 MW). À l’opposé cinq régions ne dépassent pas le seuil des 100 MW raccordés : Centre-Val de Loire (88 MW), Bourgogne-Franche-Comté (82 MW), Bretagne et Pays de la Loire (toutes deux à 81 MW) et Corse (2 MW).
L’électricité renouvelable produite avec les bioénergies atteint 8 TWh en 2021 (en comptabilisant la part non renouvelable, 9,9 TWh ont été produits), soit une progression de 3,8 % par rapport à 2020. Au trimestre 2021, la production a été de 2 TWh (2,5 TWh avec la part non renouvelable), en hausse de 8 % par rapport au même trimestre de 2021. Le taux de couverture reste stable sur un an mais varie en fonction des mois de l’année. La production de la filière couvre en moyenne 1,7 % de la consommation d’électricité en 2021. Le taux de couverture est couverture maximal à 2,2 % en juillet-août 2021 et minimal à 1,3 % en janvier 2021.
Assises de la forêt et du bois
Une meilleure mobilisation de la biomasse forestière permettrait d’accroitre la production électrique avec les bio-énergies.
Les ministres de l’Agriculture et de l’Alimentation, du Logement, de l’Industrie et la secrétaire d’État chargée de
la Biodiversité ont lancé en octobre 2021 des Assises de la forêt et du bois. L’objectif est de » penser la forêt française de demain, répondre aux défis auxquels elle est confrontée et identifier les moyens pour rendre la filière forêt-bois plus moderne et compétitive. »
Des groupes de travail se pencheront sur les thèmes suivants : garantir le rôle de la forêt et du bois dans l’atteinte des objectifs de neutralité carbone, renforcer la résilience des forêts et des écosystèmes forestiers, préserver la biodiversité et valoriser les services rendus par les forêts, renforcer les capacités de valorisation de la ressource par un tissu industriel français diversifié et compétitif. Il conviendra de rénover le cadre de concertation territoriale entre propriétaires forestiers et parties prenantes sur la gestion des forêts. Le soutien à la production d’électricité par cogénération fait partie des enjeux discutés.
Critères de durabilité des bioénergies
Le ministère de la Transition écologique finalise par ailleurs la transposition du volet durabilité de la directive 2018/2001/UE relatives aux énergies renouvelables (« RED II ») Cette directive impose aux opérateurs économiques prenant part à la chaîne de production de biocarburants, bio-liquides, combustibles ou carburants à partir de biomasse, sous certaines conditions, d’attester du respect de critères de durabilité de la ressource forestière et agricole et de critères de réduction d’émissions de gaz à effet de serre, afin de pouvoir bénéficier d’aides d’État et d’être comptabilisés dans les objectifs français d’énergies renouvelables.