La réduction de la consommation globale d’énergie au niveau national est impérative, comme l’électrification de l’économie, et le développement de la production électrique.
Pour atteindre la neutralité carbone nette en 2050 visée par sa stratégie climatique, la consommation d’énergie de la France, doit reculer de 1600 TéraWattheure actuellement pour descendre à 930 Térawattheure par an. La consommation actuelle additionne la consommation électrique, mais aussi la consommation d’énergies fossiles, gaz et pétrole dans le secteur du transport et de l’industrie notamment, et la consommation de biomasse. La consommation d’énergie fossile représente environ 60% de la consommation totale.
Les objectifs, imposent d’actionner plusieurs leviers. Sur le levier de la sobriété d’abord, en réduisant les usages inutiles, les gaspillages, en adaptant nos habitations pour les mieux les isoler, en chauffant moins, en climatisant moins, en roulant moins vite. Deuxième levier, l’efficacité qui permet d’obtenir les mêmes résultats, les mêmes services, en consommant moins, grâce au développement de technologies, déjà disponibles ou futures. Par exemple en développant la motorisation électrique, dont le rendement est meilleur que celui des moteurs thermiques, dont un tiers seulement sert à la mobilité.
Troisième levier : le développement de la production électrique non carbonée est nécessaire. L’électricité devra représenter 55% de la consommation énergétique. Ce développement passe par le nucléaire, actuel, et comme le prévoit le Gouvernement, futur. Mais ce « nucléaire futur » ne sera pas disponible avant 2035.
Accélérer le développement de l’électricité verte
L’accent doit donc être mis sur les énergies renouvelables. Ce développement se poursuit en Auvergne Rhône-Alpes avec une augmentation globale , mais différenciée de 15 % par rapport à 2021. La croissance de la capacité de production solaire sur la région a fortement augmenté avec 338 MW (mégawatt) , soit une hausse de 23 % de capacité par rapport à 2021. En cinq ans, les capacités solaires en région ont doublé pour atteindre 1 822 MW en 2022 (contre 940 MW en 2018), soit l’équivalent en puissance, mais pas en production, d’environ 2 réacteurs nucléaires. En 2030, l’objectif du Schéma Régional D’Aménagement, de Développement durable et d’Egalité des Territoires (SRADDET) est d’atteindre 6 500 MW de capacité solaire installée. Le pari est loin d’être gagné, et l’accélération s’impose.
Il faudra bien cette dynamique du solaire pour espérer atteindre les objectifs. En effet, la capacité du parc hydraulique a augmenté faiblement de 40 MW (soit +0,4 %) en 2022. L’hydro-électricité , développée depuis près d’un siècle et demi ,représente encore 40 % du parc électrique régional, derrière le nucléaire, mais avec des incertitudes liées au changement climatique. Le développement de l’éolien a connu une légère hausse de 11 MW soit 1,6 % pour atteindre 724 MW installé en Auvergne-Rhône-Alpes. Pour l’éolien, les freins sont multiples.
Un milliard d’euros en cinq ans
Cette évolution de le production d’électricité verte , dépend de plusieurs incertitudes. Elle dessine clairement les enjeux pour le réseau. Ce dernier doit permettre d’atteindre la neutralité carbone, par des investissements soutenus. RTE va investir 1 milliard d’euros dans les cinq années qui viennent dans plusieurs directions.
Le réseau devra s’adapter à la décarbonation de sites, d’entreprises industrielles fort consommateurs d’énergie fossiles, pétrole, comme la plateforme de Feyzin, ou de gaz naturel. Le réseau doit se renforcer pour accompagner ces utilisateurs, dont les demandes sont de plus en plus ombreuses. De même pour les territoires: il faut renforcer la capacité des réseaux de distribution à faire face à l’accroissement de la demande, par exemple pour la mobilité électrique.
Dans le même temps, le réseau doit être adapté pour recevoir des quantités de plus en plus importantes d’énergies renouvelables, notamment solaire et dans une moindre mesure, éolienne. RTE doit entretenir le réseau actuel, et investir pour faciliter les échanges avec des régions voisins et des pays frontaliers, importateurs nets d’électricité venant d’Auvergne-Rhône-Alpes, mais parfois, fournisseurs d’électricité. RTE prévoit d’investir dans ses ressources humains. François Chaumont, délégué régional, annonce une augmentation des recrutements avec la création de 70 CDI dans la région et 40 offres d’alternance en 2023.