Le projet Janassim porté au Maroc par l’entreprise française MGHY et un partenaire local repose sur une chaîne de production technologiques innovantes visant à produire des électro-carburants à partir d’électricité verte.
La première étape est la production d’électricité renouvelable, à partir de sources éoliennes et solaires . Une partie de cette électricité est utilisée pour le dessalement de l’eau de mer, élément essentiel dans un contexte où les ressources en eau douce sont limitées.
L’eau dessalée est utilisée pour produire de l’hydrogène vert via un procédé d’électrolyse. Ce procédé permet de décomposer l’eau en oxygène et en hydrogène, ce dernier étant stocké pour être utilisé dans les étapes suivantes.
Parallèlement, du CO2 est capté, principalement à partir de sources industrielles, afin d’être
combiné avec l’hydrogène vert pour synthétiser des électro-carburants. Ces carburants de
synthèse comprennent le e-méthanol et le e-kérosène, alternatives aux
carburants fossiles. Des co-produits ont été mis au point : le-diesel , le e-naphta générés au cours du processus.
Réduction du CO2 dans l’atmosphère
Ces briques technologiques sont sélectionnées selon leur maturité, leur retour d’expérience et leur efficacité énergétique. Cette production intégrée valorise les ressources naturelles renouvelables et de capturer et utiliser du CO2, contribuant à réduire le stock de gaz à effet de serre dans l’atmosphère.
Une campagne sur site a mesuré avec précision le potentiel des ressources éoliennes et solaires de la zone du projet Janassim, au sud du Maroc. Des mâts hauts de 120 mètres ont été installés pour collecter des données météorologiques sur l’intensité et la direction des vents, sur l’ensoleillement, pendant deux ans pour optimiser le dimensionnement des infrastructures de production d’électricité renouvelable, garantissant un rendement énergétique maximal pour la production de carburants de synthèse renouvelables.
Tous les atouts
Le Maroc possède tous les atouts pour devenir leader de la production de carburants de synthèse renouvelables. Le pays s’est engagé en 2021 en faveur d’une nouvelle « Contribution Déterminée au
niveau National », comprenant un objectif de réduction des émissions de gaz à effet de serre
encore plus volontariste que celui de la COP 22 de Marrakech : 45,5% de réduction
d’ici 2030 dont un objectif inconditionnel de 18,3%, réalisé sans appui de la coopération
internationale.
Le Royaume a placé le développement des énergies renouvelables au centre de toutes les réformes des secteurs énergétiques et industriels. Les énergies renouvelables représentent un axe prioritaire de développement, car porteur de perspectives positives en matière de croissance économique,
d’emploi , de contribution aux plans de développement de l’hydrogène vert et
de ses dérivés, notamment les électro-carburants.
De grandes ambitions pour le Maroc
Le Maroc a publié sa première feuille de route » Hydrogène Vert » en janvier 2021. L’objectif : créer une filière autour de molécules vertes, particulièrement l’hydrogène, l’ammoniac, le méthanol et le kérosène. L’Offre Maroc pour l’Hydrogène Vert a été publiée en mars 2024, couvrant l’ensemble de la chaîne de valeur de la filière de l’hydrogène vert et de ses dérivés.
Au-delà de son marché intérieur, le Maroc possède tous les atouts pour répondre aux besoins énergétiques en hydrogène vert et dérivés de l’Europe, tels que les carburants de synthèse, qui sont considérables.
L’’Union Européenne a adopté le plan RePowerEU, qui vise à importer 10 millions de tonnes d’hydrogène vert et ses dérivés comme les électro-carburants à l’horizon 2030. En juin 2021, un partenariat stratégique a été conclu entre le Maroc et l’Agence internationale des énergies renouvelables (IRENA) pour stimuler le développement des énergies renouvelables et de l’hydrogène vert. Le Maroc dispose d’un potentiel
considérable d’énergies renouvelables qui permet d’accéder au rang de leader mondial de
la production de carburants de synthèse renouvelables. Le Royaume pourrait à lui seul couvrir 150% de la demande globale en carburant renouvelable du secteur maritime, ou 80% de la demande globale en carburant renouvelable du secteur aérien.