La Fédération régionale des Syndicats d’exploitants agricoles s’inquiète des conséquences du traité de libre-échange signé avec les pays du Mercosur et au traité Ceta, signé avec le Canada. Ces accords menacent selon eux, à la fois la santé des consommateurs et le modèle d’élevage.
L’aboutissement des négociations de l’Europe, intervient au moment où la Région Auvergne-Rhône-Alpes a voté des aides à l’agriculture fragilisée par les évènements climatiques, ainsi qu’en faveur du pastoralisme lui aussi fragilisé.
La FRSEA, comme d’autres organisations agricoles et comme des associations de défense de l’environnement est très mécontente de la ratification possible du Ceta (Canada-Europe) et de l’accord avec le Mercosur par l’Assemblée Nationale après l’engagement de la Commission Européenne. Il s’agit pour l’organisation agricole de « deux traités nocifs pour l’environnement, dangereux pour la santé des consommateurs… et destructeurs du modèle d’élevage familial et herbager que nous, agriculteurs, nous efforçons de pérenniser. »
Le Ceta, que le Gouvernement demande aux députés de valider très vite, « ouvrira le marché européen à 65 000 tonnes de viandes canadiennes issues de bovins engraissés au maïs OGM, aux farines animales et aux antibiotiques utilisés comme activateurs de croissance, au sein de « feedlots » contenant 30 000 bêtes en moyenne. »
L’accord avec le Mercosur, permettrait d’importer 99 000 tonnes de viandes principalement produites au Brésil, « où le système de contrôle sanitaire et de traçabilité – fortement corrompu – a largement démontré son manque de transparence et de fiabilité, et qui arriveront, en plus, dans l’assiette des consommateurs européens et français. »
Les agriculteurs d’Auvergne-Rhône-Alpes et du Massif Central demandent : « Le libre-échange doit-il primer sur la défense de nos emplois, de nos territoires, de la protection de l’environnement et de la santé ? Le Ceta et le Mercosur ne sont-ils pas totalement incompatibles avec les engagements pris par le Gouvernement sur ces sujets ? »
Ils rappelle que la loi Egalim (sur l’alimentation) prévoit l’interdiction de commercialiser toute denrée alimentaire « pour lesquelles il a été fait usage de produits vétérinaires ou d’aliments pour animaux non autorisés par la règlementation européenne ou ne respectant pas les exigences d’identification et de traçabilité imposées par cette même règlementation ».