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Elus et associations demandent au Premier Ministre de ne pas sacrifier la montagne

  Dix-sept syndicats et associations de la montagne  ont signé une lettre ouverte au Premier ministre pour demander la non-suppression des crédits du Fonds National d’Aménagement des Territoires , suppression qui menacerait les dynamiques de transition de la montagne confrontée par exemple aux fermetures de stations de ski.

 

La suppression des crédits du Fonds National d’Aménagement et de Développement du Territoire (FNADT), dans le cadre de la première version du Projet de loi de Finances 2025 déposée à l’automne pour les crédits du ministère de la Cohésion des Territoires, continue de susciter une vive inquiétude. Cette décision menace directement les capacités d’action de l’État à travers la politique partenariale de l’État avec les régions (CPER), avec son effet démultiplicateur grâce aux financements croisés et risque d’affaiblir le soutien nécessaire aux projets de transition des territoires, particulièrement ceux situés en montagne, qui font face à des enjeux cruciaux.

Le FNADT ne représente qu’un montant annuel moyen de 20 millions d’euros mais il s’est révélé jusque-là particulièrement efficace et essentiel pour faire germer des projets de transition des territoires pertinents. Le supprimer marquerait un coup d’arrêt à ces politiques d’avenir particulièrement dommageables pour les territoires et populations de montagne.

Territoires de montagne : une transition nécessaire

           Les territoires de montagne subissent de plein fouet les conséquences des crises actuelles : dérèglements climatiques, crise économique et, plus récemment, les défis sanitaires. Ces crises affectent non seulement les habitants mais aussi l’économie locale, qui, dans de nombreuses régions de montagne, repose encore largement sur l’industrie du ski. Or, la dépendance à cette industrie montre ses limites et à moyen terme dans un contexte où la hausse des températures et la baisse de l’enneigement mettent en péril l’avenir même de cette activité.

La transition des territoires de montagne vers une économie plus diversifiée, moins vulnérable aux aléas climatiques, est indispensable. Elle nécessite des investissements pour développer des alternatives durables et résilientes. Ces projets de diversification économique, d’aménagement durable, de vie à l’année, et de préservation de l’environnement sont pourtant mis en danger par la suppression des crédits partenariaux du FNADT.

Préserver les moyens de l’État pour les territoires

 

Le FNADT est un levier essentiel pour l’État pour soutenir les dynamiques de développement local et d’aménagement des territoires. Il permet de financer des projets porteurs d’avenir, qui répondent aux besoins spécifiques de chaque territoire, en particulier dans les zones rurales et montagnardes, où les moyens et les ressources locales sont souvent limités. Ce soutien passe par des politiques communes et de long terme avec les régions (ex. le Schéma interrégional du massif des Alpes (SIMA) se déclinant en Convention interrégionale du massif des Alpes (CIMA) programmée sur 7 ans), se traduisant par des financements croisés Etat-régions (et même parfois avec l’Europe, comme le Feder Alpes qui s’adosse à la CIMA), avec donc un fort impact local pour un coût relativement faible pour l’État.

La mobilisation prioritaire des acteurs associatifs pour mettre en œuvre les actions de transition permet d’obtenir des résultats importants pour des coûts relativement faibles. La forte réduction ou la suppression de ce financement limiterait gravement l’impact des politiques publiques dans les territoires qui en ont le plus besoin, avec des conséquences directes et indirectes sur l’emploi et la viabilité de certaines structures, et notamment un grand nombre de ces associations et donc leur capacité d’action, avec également des incidences sur l’emploi avec les petites entreprises concernées par les actions inscrites aux CPER (ex. les scieries de la filière Bois des Alpes, dans la CIMA).

Face aux crises, l’écosystème est prêt

           Aujourd’hui, plus que jamais, l’ensemble des acteurs des territoires de montagne est rassemblé. Face aux crises écologiques, à la fermeture des stations de ski et aux bouleversements économiques, l’urgence et l’unité sont palpables. Nous assistons à un moment inédit où les forces sont alignées pour répondre aux besoins des territoires en transition. C’est le moment d’agir avec ambition, de mettre l’ingénierie au service de l’engagement des territoires, de fédérer les compétences et les ressources pour concevoir des solutions pérennes. Ne pas soutenir cette dynamique reviendrait à freiner un élan collectif, pourtant porteur de résilience et d’innovation.

Plus que jamais, la montagne a besoin de soutien

          Les territoires de montagne se trouvent à un tournant crucial. Plus que jamais, ils ont besoin de soutien et d’ingénierie pour encourager la coopération de tous leurs acteurs et stimuler la créativité dans tous les domaines avec des projets innovants. Cette collaboration est essentielle pour accélérer la transition des territoires de montagne, faire face aux immenses défis qui les attendent et garantir leur habitabilité dans les décennies à venir. Sans moyens financiers et sans accompagnement de l’État, cette dynamique de transformation risque de perdre son élan, avec des conséquences concrètes graves pour les habitants et l’écosystème montagnard. Le désengagement de l’Etat amène les Régions à supprimer elles aussi leurs contributions aux CPER/CPIER, avec un impact encore plus fort sur les territoires et les acteurs.

Dans une démarche transpartisane, nous avons demandé aux Parlementaires de préserver ces crédits afin de permettre à l’État de continuer à jouer un rôle structurant dans les territoires en transition. La cohésion des territoires passe par un soutien financier pérenne, garantissant des capacités d’action et d’innovation pour l’ensemble des acteurs locaux. C’est un engagement essentiel pour le développement des territoires et pour l’avenir des zones de montagne en particulier.

         Préservons ensemble les crédits 2025 du FNADT et investissons réellement dans l’avenir de nos territoires, saisissons cette opportunité de mobilisation pour construire un futur résilient et durable pour les montagnes et leurs communautés.

        Nous comptons sur votre esprit de responsabilité vous qui êtes un montagnard pyrénéen très attaché à nos territoires si particuliers qui ont besoin de garder le soutien de l’Etat.

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