En 2020, la CNR (Compagnie nationale du Rhône) est parvenue à réaliser un chiffre d’affaires brut (1,305 milliard d’euros, avec une redevance hydraulique de 138 millions d’euros) proches du niveau prévu, malgré une conjoncture difficile. Alors que, la Compagnie le sait, le Rhône peut se montrer moins généreux, en 2020 la production hydroélectrique s’est située un peu en deçà de la moyenne des dix dernières années, avec 13,6 TWh.
Mais c’est surtout la récession temporaire de l’activité générée par la pandémie de mars à mai qui a fait chuter le prix d’une électricité qui ne se stocke pas. Celui-ci a été divisé par trois, tombant au plus bas historique de 15 euros le MWh. « Grâce à notre politique de couverture qui consiste à vendre les trois-quarts de notre production un à trois ans à l’avance, notre chiffre d’affaires a été largement protégé de cette baisse », explique Julien Français, directeur général de la société anonyme à capitaux publics.
Les productions éolienne et photovoltaïque ont poursuivi leur progression parallèlement au développement des actifs, avec une performance particulière des parcs éoliens rendue possible par un début d’année particulièrement venté. Mais la production éolienne (1,5 TWh) et la production solaire (0,13 TWh) restent loin derrière la production hydroélectrique sur le Rhône et en dehors du Rhône. La puissance installée reste majoritaire pour l’hydroélectricité, sur le Rhône et hors Rhône, avec 3105 MW, contre 683 MW pour l’éolien et 113 MW pour le solaire photovoltaïque.
En 2020, l’entreprise concessionnaire du Fleuve Rhône et producteur en France d’une énergie 100 % renouvelable, a intégré sa raison d’être dans ses statuts, suivant en cela la loi Pacte du 22 mai 2019 relative à la croissance et à la transformation des entreprises industrielles. « La raison d’être, rappelle son rapport intégré 2021, est un projet entrepreneurial qui répond à l’intérêt collectif et donne plus de sens à l’action de l’ensemble de leur collaborateurs ». Elle se résume en peu de mots : « Le Rhône pour origine, les territoires pour partenaires, les énergies renouvelables pour ‘l’avenir ». Son modèle, industriel et d’intérêt général, repose sur « sa légitimité d’acteur du monde de l’énergie, une grande proximité avec les territoires, et sa capacité à redistribuer la valeur créée », affirme l’entreprise, qui dit également « privilégier un développement de long terme, agir selon une éthique de la responsabilité, se conformer au principe Act Local/think Global et accorder ses actes à ses engagements ».