Estampille, entreprise ardéchoise propose une première gamme de cosmétiques issus des produits du vin.
Ce sont chaque année 2,2. millions de tonnes de résidus que génère en France la filière viticole selon
une étude de l’Institut français de la vigne et du vin. La plus grande partie de ces déchets (1,4 million) provient de la lie, dépôt organique que l’on trouve au fond des cuves après la fermentation, mais aussi des résidus des raisins (peau, pépins et rafle), aussi appelé marc de raisin.
Une partie de ces déchets est valorisée par méthanisation et compostage, mais le gisement restant est important. « C’est vraiment dommage car ces biodéchets contiennent de puissants antioxydants naturels qui aident à combattre le vieillissement cutané, les agressions extérieures et tonifient la peau. Dès que l’on a su cela, nous avons décidé avec mon associée, Lydie Thomé, de réfléchir à la façon de réemployer ces matières premières dans une gamme de cosmétiques », explique Eloïse Tournilhac, co-fondatrice d’Estampille.
Les deux jeunes femmes ont allié leurs compétences. Diplômée d’un master en biologie végétale, Lydie se charge du développement et de la production des produits. Titulaire d’un master en management Eloïse se charge de la gestion. Dès avril 2021, les deux entrepreneuses se tournent vers trois domaines en agriculture biodynamique : deux sur Tain-l’Hermitage et un proche de Lyon afin de récupérer leurs biodéchets. Installées dans un laboratoire à Sarras, en Ardèche, elles extraient les substances destinées à la conception des cosmétiques. Ces matériaux sont ensuite mélangés à d’autres matières premières comme des huiles végétales, de l’argile ou des fragrances naturelles d’abricot dans des formules innovantes à 99 % d’origine naturelle.
Après avoir peaufiné ses formules Estampille propose en précommande, via une campagne de financement, un savon antioxydant et purifiant , une crème hydratante et une huile visage . « Nos produits démontrent que l’industrie cosmétique peut devenir encore plus responsable en s’alliant à des secteurs comme l’agroalimentaire. Le marché est immense puisque cette industrie génère plus de 12 millions de tonnes de biodéchets par an. D’ailleurs, nous travaillons sur une gamme avec les bars restaurants Ninkasi et leur fabrique de bières afin de valoriser leurs pertes. À terme, nous aimerions fonctionner uniquement sur ce principe de co-développement de produits avec des marques » conclut Eloïse Tournilhac.