Malgré des offres d’emplois en contrat à durée indéterminé, des emplois stables, le transport routier de voyageurs manque de 1 000 salariés. La profession crée des nouvelles formations pour attirer davantage de jeunes, notamment des jeunes femmes.
Avec 12 229 emplois au total et 38 entreprises créés en 2022, Auvergne-Rhône-Alpes est la deuxième région la plus dynamique de France pour le transport de voyageurs. La croissance de l’activité y est portée notamment par le développement du tourisme et par une organisation placée sous la responsabilité de la région dotée par la loi de la compétence mobilité pour les transports interurbains et scolaires.
Lors de l’assemblée générale régionale de la Fédération Nationale du Transport de Voyageurs, tenue à Romanèches-Thorins, en Saône et Loire, une table ronde a présenté la situation de l’emploi. Les échanges ont permis d’établir un constat et d’évoquer les solutions. Paul Vidal, conseiller régional délégué aux transports scolaires et interurbains, Jean Sébastien Barrault, président de la FNTV, Pierre-Yves Péguy, maître de conférences en sciences économiques et directeur du Laboratoire d’Aménagement et d’Économie des Transports (LAET) à l’Université Lyon II , et Michel Seyt, co-président de la FNTV Auvergne-Rhône-Alpes ont largemenr échangé.
Situation très tendue en matière de recrutements
Les entreprises de transport de voyageurs proposent des métiers attractifs : 94% de Contrats à durée indéterminée, temps complet, emplois pérennes, pas d’augmentation de la rotation des personnes, main d’œuvre stables. La profession n’a pas perdu d’emplois en 2022, tendance confirmée en 2023.
La situation reste même très tendue en matière de recrutements. En 2022 en Auvergne-Rhône-Alpes, l’enquête BMO ( Besoins de Main d’Oeuvre ) de Pôle Emploi a recensé 2 510 projets de recrutements, et 63% des établissements interrogés reconnaissent avoir des difficultés à recruter. De 2021 à 2022, le nombre d’effectifs par intérim dans le transport de voyageurs en Auvergne-Rhône-Alpes a augmenté de 50%, en passant de 135 à 204. A la rentrée scolaire de 2023, manquaient 6 000 conducteurs au niveau national, contre 8 000 l’année précédente. Au niveau régional, manquaient 1 000 conducteurs.
Rajeunir les effectifs
Avec 40% des professionnels âgés de plus de 50 ans, la filière réagit pour que ses métiers ne soient plus uniquement des emplois de reconversion en seconde partie de vie professionnelle. Elle a contribué au niveau national à abaisser à 18 ans, contre 21 ans auparavant, l’âge du permis D pour conduire certains services de transport en commun. Mais cela ne suffit pas.
Pourtant les initiatives des entreprises sont nombreuses. La profession mène des opérations de recrutements sur les parkings de grandes surfaces , des actions d’accueil et fidélisation des conducteurs, des rendez-vous « coups de poing » chez les transporteurs, une promotion des métiers sur les forums Emplois/Orientation/ Carrières en tout point de la région …
Actions de formation
La profession a réalisé de gros efforts sur la formation, avec ses partenaires. En 2022, France Travail a délivré 864 titres professionnels Conducteur de transport en commun sur route (urbain + interurbain), plus 51% par rapport à 2021. Avec un taux de féminisation de 22%, la part de femmes dans cette formation est supérieure à la moyenne de la profession qui est de 19%.
En partenariat avec l’AFTRAL, la FNTV Auvergne-Rhône- Alpes a développé l’offre de formation. En 2023, elle a créé un le CAP C4A de » Conducteur Agent d’Accueil en Autobus et Autocar » qui a permis de former 32
jeunes. Il est enseigné à Bron (69), Pont-de-Chéruy (Isère), Chambéry (73) et Montélimar (26).
En 2024, trois nouvelles formations en apprentissage ont été lancées à Bourg- en-Bresse (01) et Saint-Quentin-Fallavier (Isère ). A l’issue de ces formations, le taux d’insertion est élevé : 6 mois après la fin de leur formation, 70% des sortants sont en emploi.