Le 14 juin la cabane de berger a été déposée sur les alpages de l’Espace naturel sensible (ENS) du Col du Coq, dans le Massif de Chartreuse, propriété du Département de l’Isère. Cet espace sert en partie à l’agropastoralisme pour le groupement pastoral du Col du Coq et ses 1350 moutons.
Après une attaque probablement causée par un loup en 2022, le groupement de trois éleveurs – Philippe Veyron, Roland Bouvier et Olivier Pongan –, a demandé en 2023 au Département un soutien pour disposer d’une cabane de cinq mètres carrés héliportable, afin de permettre
à leur berger, Julien Vilmant, de dormir dans les prairies, près de ses moutons les nuits où la présence du loup se fait sentir, afin de pouvoir les défendre. Cette demande a été immédiatement acceptée par le Président Jean–Pierre Barbier et le Vice–président Fabien Mulyk qui entendent faire perdurer le pastoralisme en Isère. Le pastoralisme au Col du Coq, est une activité traditionnelle qui remonte au Moyen–Âge.
La cabane, choisie par le groupement et financée par le Département à hauteur de près de 20 000 euros, évitera au berger de devoir déplacer le troupeau matin et soir entre les prairies de Pravouta où pâturent les ovins et le chalet d’alpage situé à 20 minutes à pied en contrebas des alpages, où il dort. La déplacement du troupeau représente une fatigue pour les animaux et pour le berger. Ce dernier pourra rester à proximité immédiate du troupeau la nuit. Grâce à la cabane, le berger pourra parquer les bêtes directement dans les prairies de Pravouta
où il pourra dormir. Le groupement a équipé la cabane d’un panneau solaire d’un chauffage et d’un réfrigérateur.
Le Vice–président Fabien Mulyk a présenté le dispositif expérimental « berger d’appui » mis en place en cette période estivale. A l’initiative du Département de l’Isère, et mis en place par la Fédération des alpages de l’Isère (FAI) et Agri–Emploi 38, ce dispositif permet
de soutenir les bergers et les éleveurs soumis à la forte pression de la prédation du loup. Une bergère d’appui, Juliette Fortunier, a été recrutée pour cet été. Salariée d’Agri–Emploi 38, dans le cadre d’un contrat soutenu par le Département, la bergère loge au CER de La Morte, propriété du Département. Elle sera affectée en priorité près des troupeaux ovins sur des missions courtes, programmées ou en urgence (arrêt maladie…), sur les secteurs qui auront subi une attaque ou une pression du loup. Elle pourra être appelée en cas de surcroit de travail ou d’épuisement du salarié en place. Le coût total de l’expérimentation est estimé à plus de 31 000 €, dont plus de 18 000 € pris en
charge par le Département.
Une nouvelle Charte avec la FAI pour 2023–2029
Dans le cadre du pastoralisme, le Département de l’Isère a noué un partenariat fort avec la Fédération des Alpages, avec laquelle il a signé une Charte départementale en faveur du pastoralisme en Isère pour la période 2014–2022. La Commission permanente du Département du 30 juin a approuvé la signature d’une nouvelle Charte pour la période 2023–2029. La Charte fixe un cadre de travail avec la FAI autour de plusieurs axes cohérents avec plusieurs politiques départementales : agriculture, tourisme, sport, environnement et culture, avec un soutien à la FAI à hauteur de près de 190 000 € par an.
« Le pastoralisme fait vivre de nombreux éleveurs et producteurs de l’Isère, entretient les prairies, préserve la biodiversité, contribue à prévenir les incendies, améliore le bien–être des bêtes qui profitent d’une herbe riche et fraîche, garantit la qualité et la diversité de nos viandes et de notre lait, favorise l’équilibre économique de nos élevages… Il est donc de notre devoir de protéger cette activité traditionnelle montagnarde, et c’est pourquoi nous avons immédiatement accepté d’expérimenter à la fois l’installation d’une cabane de berger et le dispositif « berger d’appui », et de renouveler notre soutien financer à la FAI. » a souligné Jean–Pierre Barbier, Président du Département.