Dans le cadre d’une enquête nationale des juridictions financières, relative aux acteurs publics locaux du tourisme hivernal face au changement climatique en montagne, la Chambre régionale des Comptes d’Auvergne Rhône-Alpes publie un rapport concernant les comptes et de la gestion, de la commune des Gets, en Haute Savoie, confrontée elle aussi à une mutation accélérée nécessaire de son modèle touristique.
Consulter le rapport La commune des Gets, en Haute Savoie compte 1 266 habitants permanents. Bien davantage en période de vacances, en partiiculier en hiver. La commune porte sur son territoire une station de sports d’hiver qui culmine à 1 850 mètres d’altitude. Le domaine skiable, une cinquantaine de pistes, est relié à ceux de Morzine et des Portes du soleil qui s’étend jusqu’en Suisse, sur 12 stations et développe 600 kilomètres de pistes.
La commune a conservé la maîtrise de sa stratégie touristique et de la plus grande partie de son domaine skiable. L’exploitation de ce dernier a été affermé à une société d’économie mixte, la SAGETS, délégataire aussi des activités estivales. Le modèle économique de la station, pour les acteurs publics ( commune) comme pour les acteurs économiques ( restaurateurs, commerçants, secteur immobilier) , est largement dépendant du ski, donc de l’enneigement, même si la fréquentation estivale, en hausse, représente déjà environ 35 % des nuitées.
Le chiffre d’affaires des activités de sport d’hiver est bien plus important que le chiffre d’affaires des activités estivales, moins demandeuses en matière de matériels, d’équipements, moins génératrices de services. Remonte-pentes , télésièges, télécabines sont indispensables avant de descendre les planches aux pieds. En été , une bonne paire de chaussure permet de randonner. Plus de 90 % des encaissements des remontées mécaniques et 78 % des retombées économiques sont réalisées pendant la saison d’hiver. La station des Gets présente donc comme bien d’autres une grande vulnérabilité au changement climatique. Cette dépendance est confirmé par l’ensemble des études.
Une stratégie de diversification ancienne
Confrontée dès la fin des années quatre-vingts à des hivers peu enneigés, la commune s’est engagée depuis plus de 30 ans dans une stratégie volontariste de diversification et de des-saisonnalisation. » Toutefois, note le rapport de la Chambré régjonale des Comptes, malgré des efforts de diversification anciens, importants et coûteux, force est de constater que c’est le ski qui finance les investissements et les déficits d’exploitation de la nouvelle offre touristique d’été. La commune ne s’appuie en outre sur aucune analyse économique et financière prospective pour piloter sa stratégie de diversification et investit dans de nouveaux projets au coup par coup. »
Outre l’anticipation de la mutation nécessaire, et malgré l’évolution du contexte climatique, la commune des Gets bénéficie d’une bonne santé financière, pour son budget principal comme pour le budget annexe » remontées mécaniques et activités touristiques » . Elle n’a pas encore enregistré de diminution des recettes liées au tourisme, et principalement au ski, dont elle a même amélioré le rendement.
Pour autant, la vulnérabilité de la moitié de ces recettes au changement climatique fait entrer la commune dans » une zone de risques » dont elle doit tenir compte. La nature des dépenses d’investissement a déjà fortement évolué, avec la création de retenues collinaires pour la production de neige de culture et des équipements liés à la diversification. » La collectivité, note la synthèse du rapport, envisage de nombreux investissements, mais ne s’est dotée que tardivement d’une prospective financière et de plans pluriannuels d’investissement (PPI) dont les montants ne sont toutefois pas concordants et qui ont un horizon très rapproché. » Dès lors, la Chambre recommande d’élaborer les PPI du budget principal comme du budget annexe en s’appuyant sur des prospectives financières dont la durée permettrait d’intégrer les conséquences du changement climatique, pour s’assurer de leur soutenabilité et de formaliser la stratégie d’adaptation de la station au changement climatique à l’horizon 2050.
