Le livre s’appuie largement sur le développement allemand des filières énergétiques renouvelables : le solaire employait 45 000 personnes en 2005, il en représente sept fois plus en 2020. L’éolien a une puissance installée de 23 000 MW à la fin de 2008 et représentait 7,5% de la consommation nationale dans un secteur qui représentait 90 000 emplois en 2007.
L’ouvrage, très didactique, très clair (les sujets sont abordés à raison d’une page de texte illustrée d’une page de schéma) n’est pas seulement technique. Il pointe que les énergies renouvelables, sont très largement locales, donc non importées : elles offrent les vrais moyens d’une indépendance énergétique.
Deuxième âge solaire
L’humanité doit entrer dans le deuxième âge du solaire, la première ère ayant été l’ère préindustrielle quand toutes les énergies dépendaient directement ou non (biomasse, vent, hydraulique) du Soleil. En Europe du nord, l’énergie apportée par le Soleil peut atteindre 1000 watt par mètre carré et par an, mais la moyenne annuelle est de 100 watt. Il est possible de mobiliser non seulement une partie des toits mais aussi des ponts, des barrières anti bruits et une infinité d’autres surfaces.
L’intérêt de l’ouvrage est de mentionner la vision allemande de la place des renouvelables et du solaire. Des études (German Aerospace Centre et Fraünhofer Institute Fur Solar Energy Systems) estiment qu’en 2050 la demande énergétique pourrait avoir chuté de 50% en Allemagne. Les renouvelables répondraient à 45% de la demande, après une disparition du nucléaire et l’utilisation des énergies fossiles seulement pour la cogénération. Concrètement, le village de Jühnde, près de Göttingen est déjà alimenté par des énergies renouvelables à 100 depuis 200.
Stockage: des solutions nombreuses
Le stockage est le principal problème posé par les énergies renouvelables souvent intermittentes, même si l’hydroélectricité et la biomasse peuvent être stockées.
Des systèmes reposant sur les renouvelables doivent miser sur l’étendue des zones d’approvisionnement (pallier les irrégularités du vent). Il convient aussi de gérer intelligemment les réseaux pour réaliser des économies et n’utiliser l’énergie qu’aux moments où elle est nécessaire. Les méthodes de stockage peuvent être les suivantes. Des bassins peuvent être alimentés en eau par des pompes fonctionnant lors que l’énergie est disponible. La technique est largement utilisée pour l’hydro-électricité. L’énergie peut être conservée sous forme d’air comprimé (Compressed air energy storage, CAES) à une pression de 100 bars dans des stockages souterrains. Les rendements atteints aujourd’hui peuvent être de 55% mais en récupérant l’énergie de l’air comprimé, il serait possible d’aller jusqu’à 70%. L’hydrogène peut être produit avec un rendement de 25%. D’autres méthodes de stockage existent : les batteries de milliers de véhicules hybrides connectées au réseau aux moment d’excès de l’offre d’énergie, permettraient se stocker l’équivalent de plusieurs centaines ou milliers de kilowatt.
Renewable energy the facts, Dieter Seifried et Walter Witzel, EARTHSCAN
Pour en savoir plus www.energieagentur-freiburg.de ou earthscan.co.uk