Les causes des maladies comme le cancer sont multifactorielles. Elles peuvent être comparées aux parts d’une tarte. L’alimentation, le comportement individuel, l’héritage génétique sont une part. Les substances chimiques peuvent avoir aussi leur part dans l’émergence de maladies.
« Si on enlève une part, on réduit les risques. ». Très pragmatique, Rachel Massey, de l’Université Lowell du Massachussetts, n’ouvre pas de polémiques. Pour la fondatrice du Massachussetts Toxics Use Réduction Institute (Institut pour la Réduction des Usages Toxiques, Institut TURI= , il faut s’attaquer aux effets des certains substances sur la santé et l’environnement. Surtout si les doutes font place à des certitudes.
Les certitudes arrivent
Or, les certitudes arrivent. Pour le rapport du Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE) sur le Global Chemicals Outlook, un grand nombre de maladies chroniques, de plus en plus nombreuses, sont associées à une exposition évitable aux substances chimiques.
Les perturbateurs endocriniens figurent parmi les substances les plus critiquées. Ils modifient la production des hormones : des poissons changent de sexe, des fonctions sexuelles sont endommagées, des cancers sensibles aux hormones se développent. Les fonctions de reproduction sont particulièrement sensibles. Les enfants exposés in utero sont très vulnérables. Et les effets peuvent se répercuter sur plusieurs générations comme cela a été le cas pour le dystilbène.
Interdiction du bisphénol A
D’une manière générale, il faut être vigilant lorsque des scientifiques lancent des alertes. David GEE, ancien Conseiller expert au sein de l’Agence européenne de l’Environnement (1) a rappelé comment les avertissements lancés par des chercheurs n’ont pas été écoutés. Il évoque les ” signaux précoces » et les ” leçons tardives” qui jalonnent l’histoire de certaines substances : carburant au plomb, amiante, etc.
En France, plusieurs dossiers sont été traités d’une manière positive. Le bisphénol A é été interdit par un vote unanime des deux assemblées a salué André Cicolella, chimiste et toxicologue, Président du Réseau Environnement Santé. L’insecticide Gaucho a été interdit en raison des soupçons sur les risques qu’il fait courir aux abeilles.
Réglement européen REACH
Evidemment le secteur de a Chimie a réalisé des progrès. Les entreprises soupçonnées d’être à la recherche du seul profit, ont du prouver leur engagement pour davantage de sécurité, d’études. Le règlement européen REACH s’impose. Evidemment, les règlementations sont lourdes. L’instruction des dossiers de classement des substances chimiques prend du temps. La France manque aussi de toxicologues.
La place des entreprises
Pascal ISNARD, responsable de la gestion de REACH pour SANOFI a expliqué la position des entreprises. Evidemment se pose la question du prix. Certaines substances ne peuvent être remplacées facilement. La création de substitut est onéreuse. Comme les recherches sou les procédures administratives. Or, on demande aussi aux entreprises d”internaliser les coûts des dégâts sur la santé. On peut penser qu’inclure les coûts externes dans les couts de fabrication des substances en renchérira le prix. Ce qui peut poser des problèmes de compétitivité.
Le débat peut être parfois vif. Mais le dialogue est souhaité. Ce vendredi, même s’ils n’étaient pas à la tribune, des représentants de l’Union des Industries Chimiques, de la Chambre de commerce et d’Industrie régionale étaient présents. Pour Alain Chabrolle, la rencontre, presqu’unique en Europe, n’est qu’un début. Le vice-président de la région l’Environnement et la santé imagine même la création d’un institut décidé aux substances toxiques en Rhône-Alpes.