Dans quelques temps, un chercheur de renommée internationale viendra s’installer deux mois dans la Région pour travailler avec ses collègues sur le dossier de la pollution par les PCB. Séminaires, cours, conférences, réunions dans les laboratoires travaillant sur la toxicologie, l’éco-toxicologie, sur la pollution des eaux : pendant deux mois, l’activité scientifique autour de ce dossier qui révèle une pollution longtemps cachée, devrait connaître une accélération.
En janvier dernier, le Cluster de recherche Environnement a décidé de se mobiliser autour de ce dossier remonté à la surface avec la découverte de poissons contaminés, dans le Rhône, mais aussi dans le lac d’Annecy et dans le Léman. Quelles origines ? Quelles conséquences ? Quel remède ? Les chercheurs veulent apporter des réponses.
121 laboratoires
Et ils le feront mieux en joignant leurs moyens. Envirhonalp est un groupement scientifique qui permet d’élaborer des stratégies régionales. Le Cluster recherche, lui, réunit 121 laboratoires comptant plus de 2000 personnes, dont 1044 chercheurs permanents. Les grands thèmes de recherche sont regroupés en quatre secteurs : risques aigus (inondations, éboulements, coulées, séismes par exemple) ; qualité des milieux (biodiversité, atmosphère,), santé et environnement (microbiologie et risques pour la santé) et dépollution et procédés propres. Bien des applications intéressent aussi les entreprises, et le Cluster a des liens avec le pôle de compétitivité AXELERA Chimie Environnement.
Permettre à des chercheurs qui parfois ne se connaissaient même pas, à des laboratoires travaillant sur des thèmes proches, de réunir leurs efforts pour lancer des recherches nouvelles : c’était le but du Cluster Environnement voulu par la Région Rhône-Alpes il y a deux ans et demi. Ce mardi, à l’Ecole Normale Supérieure de Lettres et de Sciences Humaines (Lyon) les membres du cluster ont mesuré le chemin parcouru.
Des crédits de l’Agence Nationale de la Recherche
Les résultats de trois travaux menés par des coopérations de laboratoires ont été présentés. « Parfois l’existence du Cluster a permis à des laboratoires qui se connaissaient de monter ensemble des projets pour aller demander des crédits à l’Agence Nationale de la Recherche » explique Claudine Schmidt Lainé, responsable scientifique du Cluster, par ailleurs directrice scientifique du CEMAGREF (Centre d’Etudes du Machinisme Agricole, du Génie Rural et des Eaux et Forêts).
C’est de cas de sur le suivi et la gestion de l’état écologique des écosystèmes. Il faut en effet connaitre de plus en plus précisément, pour des raisons réglementaires, et parce que la société le demande, la qualité exacte des milieux. Autre exemple, une recherche sur les déchets ultimes, menée autour du Centre de Stockage de Déchets Ultimes (CSDU) de Chatuzange (Isère) pour connaître le comportement d’un site et des déchets). Au bout d’une génération en effet, si l’on applique les principes du développement durable, le site doit être stabilisé chimiquement et mécaniquement pour ne pas constituer un héritage empoisonné pour les générations futures.
Parfois les coopérations entre laboratoires ont permis de rapprochement de méthodes, comme dans le cadre de recherche sur les impacts physiques et chimiques sur la santé. L’équipe de Jeanne Garic au CEMAGREF (Lyon) s’intéresse aux milieux aquatiques, alors que l’équipe d’Anne Maître (Faculté de Médecine de Grenoble) s’intéresse aux effets de la pollution sur la santé humaine. Pour suivre tel ou tel substance suspecte, des méthodes d’analyse peuvent être rapprochées.
Avec un budget de 455 000 euros, le cluster a permis de mobiliser des crédits d’un montant bien supérieur. Il a permis aussi de former de jeunes chercheurs sur des thèmes décidés par la communauté élargie du cluster. Les sujets de thèses ont été choisis en fonction de critères élargis. Ainsi, en quatre ans (sans compter 7 thèses financées avant le début du contrat), ce sont 26 thésards qui ont pu recevoir une Allocation doctorale de recherche financée par la Région Rhône-Alpes. Le montant de l’allocation leur permet de se livrer efficacement à leur travail.
Cluster Recherche Environnement, contact@cluster-environnement.fr ou www.cluster-environnement.fr Le cluster a pour responsable scientifique adjoint, Bernard Chocat, par ailleurs directeur du Laboratoire de Génie Civil et de Génie de l’Environnement de l’INSA de Lyon.
Michel Deprost, a animé ce mardi après-midi l’un des trois ateliers de la journée régionale de la communauté de recherche en environnement.