Ancien ministre de l’environnement, ancien commissaire européen, Michel Barnier Candidat comme chef de file pour l’opposition de droite et du centre. Avant la désignation de Laurent Wauquiez comme tête de liste de l’UMP pour les élections régionales de décembre 2015, il a rappelé lors d’une conférence à Lyon au Club de l’Ours, ses convictions et sa liberté qui sera toujours la sienne.Voici la substance de ses propos.
« J’ai déjà dit ma disponibilité pour servir cette région. Mon objectif est de rassembler, l’UMP, le Centre et d’au delà. Je n’ai qu’un objectif. Quand on vous confie un territoire ou un pays vous devez faire que ce pays et du territoire soient en meilleur état » a rappelé l’ancien ministre, conscient de sa position fragile dans son propre camp, jeudi matin, lors d’un petit déjeuner organisé à Lyon par le Club de l’Ours. L’ancien commissaire européen savait que les dirigeants de l’UMP allait désigner Laurent Wauquiez pour le scrutin régional. L’ancien Commissaire européen en charge des services financiers et du Marché intérieur, n’entend pas s’effacer, loin de là. Il a des convictions et entend les exprimer. Les milieux qui le soutiennent entendent inverser la tendance.
Pour le fond du débat, Michel Barnier, entend se situer à deux niveaux, au niveau régional et au niveau national.
L’Europe territoire de croissance
Michel Barnier voit deux territoires de croissance, l’Europe et les régions. « Au niveau européen, on commencé à réduire l’endettement, c’est le moment de prendre des initiatives et d’améliorer le fonctionnement du marché unique, qui représente 500 millions d’habitants et 22 millions d’entreprises. C’est sur le marché unique que la France exporte de 50 à 60% de ses biens et services. Il faut d’abord mettre en place une harmonisation fiscale pour éliminer des disparités comme celles qui existent pour l’impôt sur les sociétés. Il faut aussi améliorer le marché en numérisant par exemple la commande publique à un niveau européen, ce qui permettrait d’économiser 80 milliards d’euros. Il faut s’appuyer sur le brevet européen, dont j’ai permis la mise en place qui permet à une entreprise de protéger une pour 5000 euros, contre 3000 dollars aux USA alors qu’auparavant une protection européenne coutait 35 000 euros. »
Respecter les territoires
Mais les perspectives de croissance sont aussi régionales. Pour Michel Barnier, la mise en place de nouvelles régions a des aspects positifs. ” La Région Auvergne Rhône-Alpes telle qu’elle vient d’être configurée sera une grande région mais il faudra la construire. Il faut six heures en voiture pour aller de Montluçon à au sud de la Drôme et d’Aurillac à Chamonix. Le principal défi de réussir d’abord l’unité de cette région en respectant sa diversité. Il faut rassurer les gens du Cantal et ne qu’on recommence dans cette région avec Lyon, ce qu’on a fait avec Paris.
Reprendre le chemin de l’investissement
” Un autre territoire auxquels je crois, c’est le territoire régional. Tout ne doit pas tomber d’en haut, notre pays est centralisé. Or il y a un certain nombre de choses qu’on fait mieux quand on est près des gens. La décentralisation de la loi Deferre en 1981 a été positive, Elle nous a permis quand j’étais président du Conseil général de Savoie en 192, d’avoir des compétences plus larges. Or je ne vois pas l’Etat faire beaucoup d’efforts sur lui-même, avec deux préfets dans des châteaux à Chambéry et à Annecy.
Michel Barnier estime que « pense cette région Auvergne Rhône-Alpes doit reprendre le chemin des investissements en désenclavant avec les routes et les voies ferrées tout en respectant l’environnement. Parmi ces investissements s’il y a en un qui me tient à cœur c’est là liaison Lyon Turin, que critique une partie de la majorité sortante. Il faut que la région réorganise l’apprentissage la formation, l’éducation.”
La France est en panne
« Notre pays est en panne. Il s’agit d’une panne économique et d’une panne morale. Quand on regarde notre pays la France et la place centrale qu’elle doit occuper, il n’y a pas lieu d’être fataliste. Ma conviction est que pour nous en sortir nous devrons compter sur des réformes et sur l’Europe, sur les entreprises et sur les collectivités locales ».
S’inspirer de l’Allemagne
” Au poste que j’ai occupé à la Commission européenne, j’ai l’occasion de regarder notre pays, non pas de loin mais de côté. Et j’ai regardé comment fonctionnait nôtre principal partenaire, la République fédérale d’Allemagne réunifiée. Quand vous regarde l’Allemagne, qui ne nous ressemble pas, vous constatez que ce pays sait se reformer sans grève ou sans crise. Il possède une culture du dialogue politique et du dialogue social, il a la culture de la stabilité budgétaire et ne s’endette pas pour son fonctionnement mais pour investir. Ce pays est européen ce qui n’empêche pas d’être allemand. Ce pays s’appuie sur de grandes régions qui ont les moyens nous n’avons pas, un tissu d’entreprises de taille intermédiaire et de PME, un tissu bancaire régional un capitalisme familial et dans des territoires font le succès allemand.
Soutenir les réformes positives du Gouvernement actuel
Michel Barnier confirme son ouverture, au-delà du centre. « Si le gouvernement actuel a le courage de faire des réformes, les seuils qui bloquent le marché du travail, si on réduit les charges fiscales et sociales il faut que l’opposition ait le courage de le soutenir. Je dis à mes amis, « S’il fait ce qu’il faut, allez vous bloquer ce qu’il faut faire, alors que nous devrons le faire nous mêmes dans deux ans dans des conditions plus difficiles. L’intérêt national doit primer. Le rapport de Louis Gallois qui est un homme de gauche contient tout . Si le gouvernement l’applique, je recommande à mes amis de ne pas l’empêcher.”