La question du changement climatique a été évidemment évoquée par les participants de la 18 ème école Européenne sur le Climat qui se tient depuis lundi 11 janvier pendant quatre semaines à Grenoble. Mais ni les polémiques sur l’université East Anglia ( accusée de ne pas prendre en compte certaines données climatiques), ni les arguments des lobbies pétroliers, en particulier soutenus par les pays producteurs d’or noir n’ont ébranlé les convictions des chercheurs réunis à Grenoble sous la houlette de Claude Boutron, enseignant chercheur au Laboratoire de Géologie et Géophysique de l’Environnement de l’Université Joseph Fourier.
« La probabilité que le climat risque de se réchauffer est une hypothèse soutenue par 99% des spécialistes au niveau mondial» a confirmé Claude BOUTRON, interrogé ce jeudi par téléphone depuis Lyon. Le chercheur LGGE a rappelé qu’une poignée seulement de scientifiques en France, comme Claude Allègre, ou dans d’autres pays, conteste le rôle de l’homme dans le réchauffement climatique.
Les cours dispensés dans le cadre de l’Ecole ERCA comprendront cette année, plusieurs interventions sur le thème de l’ingénierie climatique c’est-à-dire de techniques susceptibles d’être mises en place pour réduire le changement climatique. Un cours sera donné sur la proposition présentée il y a quelques années par le Prix Nobel de chimie Paul Crutzen ( venu il y a quelques années à l’école ECA) qui suggère d’injecter du soufre dans la stratosphère pour augmenter l’albédo de la Terre, c’est à dire la quantité d’énergie que la Terre serait susceptible de renvoyer et non d’absorber. Selon le chimiste, cette injection aurait un effet similaire à celui des grandes éruptions volcaniques, qui par les poussières qu’elles mettent en suspension, provoquent une diminution de l’énergie solaire pénétrant l’atmosphère et une baisse des températures. Claude Boutron insiste sur le fait que ces travaux ne sont que des hypothèses et ne constituent pas des propositions opérationnelles. Un autre cours sera donné sur une démarche qui consisterait à accroitre la capacité de l’Océan austral à séquestrer du carbone. Une conférence sera donnée sur l’ingénierie climatique sera donnée après les cours sur ce thème.
Les chercheurs réunis à Grenoble auront l’occasion d’étudier aussi des sources d’énergies non productrices de carbone, au moins dans leur phase de production. Les chercheurs s’intéressent par exemple à la fission nucléaire (technique actuelle), mais ils auront aussi l’occasion de s’intéresser à la fusion nucléaire. Ils se rendront à la fin de leur série de cours, au centre du CEA de Cadarache, aux confins du Vaucluse et des Alpes de Haute Provence, pour assister à des présentations du projet ITER